La robotisation va-t-elle révolutionner le quotidien de l’entreprise
Pour bon nombre d’entre nous, le concept de robotisation renvoie à la science fiction. Pourtant, estime Jan Lamaire, General Manager, Exact Belgique & Luxembourg, la réalité rattrape la fiction…
Actuellement, il y a beaucoup de spéculations sur le possible remplacement des emplois par les robots. «En tant qu’entrepreneur, il convient plutôt de regarder les impacts de la robotisation à court et moyen terme, estime Jan Lamaire. On peut estimer que les tâches pour lesquelles l’être humain n’apporte pas de valeur ajoutée présentent un intérêt à être prises en charge par des robots. Parmi ces tâches, on note principalement celles qui sont chronophages, répétitives, à faible valeur intellectuelle, ou encore qui sont trop dangereuses. »
Par exemple, l’examen de textes médicaux ou juridiques est progressivement confié aux logiciels robots qui les analysent de manière détaillée et en continu. Ils ont une énorme capacité de traitement de données en un court laps de temps et peuvent ainsi proposer des options sur base des résultats de leurs recherches. La même chose vaut pour la comptabilité, régie par des règles préétablies. Ainsi, certains processus de gestion comme la facturation peuvent être standardisés et automatisés.
Quatre questions…
«Personnellement, poursuit Jan Lamaire, je vois quatre questions à se poser avant d’investir dans la robotisation des tâches… La première : quel est votre besoin réel ? Vous devez définir un avantage clé dans l’utilisation de robots pour votre entreprise. Par exemple, identifiez le niveau de pénibilité du travail effectué, les tâches répétitives pour lesquelles les machines pourront être plus efficaces ou améliorer la qualité du traitement.»
Deuxième question : par où commencer ? Passez l’ensemble de vos processus en revue et repérez ceux qui nécessitent une optimisation de leur efficacité. Trois : pour quels coûts ? C’est là qu’une étude de cas prend tout son sens : comment justifier l’investissement ? À partir de quand un robot devient-il rentable ? Quelles sont les dépenses cachées ou induites comme la reconversion professionnelle ? Enfin, quatrième question : qui assumera la responsabilité et la pérénnité du projet ? Installer et maintenir une flotte de robots est une tâche difficile qu’il ne faut pas sous-estimer. Établissez clairement les responsabilités de chacun. À qui revient la responsabilité des robots ? Est-ce celle du département utilisant les robots ou du département IT ?
Jan Lamaire (Exact) : «Tout le monde a à gagner de la robotisation. Cette transformation des processus doit cependant s’accompagner d’une réflexion plus globale sur l’objectif de l’entreprise, sur son organisation et l’implication de chacun.»
«Prenez en considération le fait que la robotisation n’est pas seulement une question de développement technologique, conseille Jan Lamaire. Une installation réussie tient compte des aspects sociaux et de culture d’entreprise. Il faudra reconsidérer les tâches et missions des employés une fois qu’une partie de leur travail sera effectuée par une solution logicielle ou un robot.»
… Et une réflexion plus globale
Et nous dans tout ça, nous les humains ? Globalement, la robotisation dans l‘entreprise présente un intérêt si elle permet de supprimer les tâches de faible valeur ajoutée pour le salarié/entrepreneur quelle que soit sa position dans l’entreprise. «Tout le monde a à gagner de cette robotisation là, assure Jan Lamaire. Cette transformation des processus doit cependant s’accompagner d’une réflexion plus globale sur l’objectif de l’entreprise, sur son organisation et l’implication de chacun.»
L’anticipation est le maître mot, conclut Jan Lamaire, à la fois en matière de business (process métiers, outils, communication à l’éco-système), mais aussi en matière d’accompagnement interne (formation, reconversion, modification des missions).
