Apollon ou Dionysos : le QI aux managers, le QE aux entrepreneurs

par | Fév 7, 2018 | Expérience | 0 commentaires

Apollon sera manager, Dionysos entrepreneur. Tout les sépare. Rares, d’ailleurs, sont les entreprises qui arrivent à marier taille et émotion…

Dans un récent article de son blog, Jean-Claude Logé, fondateur de Systemat, compare Apollon à Dionysos -la mesure à la démesure. Pour celui qui fut Manager de l’Année (1998), le dyonisiaque s’abandonne avec ivresse ou rage à ses impulsions et à ses élans, tandis que l’apollinien les canalise dans une pensée rigoureuse dans une forme définitive. Apollon s’impose par son QI, Dionysos par son QE. Le premier sera manager; le second entrepreneur.

«Gare aux QI, aux premiers de classes : ils font des managers acceptables, mais pas de véritables entrepreneurs, une race qu’ils jalousent tout en prétendant l’encourager alors qu’ils la détestent positivement, ne songeant qu’à l’éliminer, écrit Jean-Claude Logé. Apollon est parfait, lisse, raisonnable, froid, trop intelligent; il faut en faire un banquier, un assureur, un expert, un professeur. Dionysos est bizarre, émotionnel, chaleureux, charismatique, inventif doué… voilà ce qui en fera un bon créateur de PME – PMI performantes.»

Les multinationales ont complètement étouffé l’intelligence émotionnelle

Dionysos fêterait en ce début d’année 2018 sa victoire avant, pendant et après. En somme, même s’il n’en est qu’à la phase préliminaire de son projet, il est susceptible de faire la fête car il croit fort à son aboutissement et se considère déjà comme l’un des entrepreneurs les plus reconnus de son secteur. «Je ne me suis jamais pris pour un manager de grosse boîte, mais bien comme un patron de PME… un agitateur d’idées, un coach de talents identifiés, un homme heureux dans l’action, malheureux dans ces réunions continues, ces débats interminables, qui anéantissent les meilleures initiatives quand ils ne les enterrent pas définitivement !»

Jean-Claude Logé l’assure : les multinationales ont complètement étouffé l’intelligence émotionnelle qui reste l’apanage des seules PME-PMI en marche vers la réussite… Malheureusement, l’intelligence émotionnelle semble inversement proportionnelle à la taille de l’entreprise; elle s’atténue progressivement avec la croissance jusqu’à disparaître complètement lorsque la taille est acquise.

«Les multinationales sont des poissons froids, lisses, anonymes, apolliniens… Les décisions sont prises à distance sans qu’on sache exactement où, ni qui les a prises, ni pourquoi elles ont été prises. Le silence, le mystère, le brouillard et les fumigènes enveloppent une stratégie qui ne veut pas dire son nom… Ce n’est qu’avec le recul du temps que l’analyse devient possible alors qu’il sera trop tard pour encore pouvoir réagir.»

En face de ces gros porteurs, il y a cette masse de petits et moyens porteurs… des espèces de poissons pilotes qui tentent de profiter de la puissance de déplacement des requins dont ils rêvent de se nourrir, aux risques de finir dans la gueule du monstre avec qui ils espèrent vivre en symbiose… «Pour rester en vie, ces petits-moyens porteurs devront se montrer rapides, agiles, flexibles, utiles surtout. Il faut servir le requin qui veut juste se débarrasser de ses parasites, combler ses failles que la masse lui impose nécessairement.»

Bref, la multinationale est apollinienne, dotée d’une intelligence rationnelle imposée par sa taille alors que les PME-PMI sont dionysiaques pour chanter, danser sur un volcan, traiter avec le diable, grâce à une intelligence émotionnelle qui caractérise leur différence.

La décontraction des multinationales de la Silicon Valley n’est qu’apparente

«Rares sont les entreprises qui arrivent à marier taille et émotion; elles essaient peut-être, mais peinent à y arriver, observe encore Jean-Claude Logé.les multinationales ont complètement étouffé l’intelligence émotionnelle  cache mal la discipline de fer qui y règne, la brutalité des stratégies déployées, l’exploitation méthodique des sous-traitants, le déséquilibre léonin de toutes leurs relations contractuelles.»

Croire que l’importance de la relation commerciale constituerait une assurance tous-risques, une garantie de longévité, de cette relation déséquilibrée n’est qu’une naïveté courante. «Le requin sait très bien comment en profiter. Il multipliera ses partenaires pour affaiblir les plus importants; il soutiendra les petits pour concurrencer les grands; il réduira progressivement les rations de pitance pour ne consentir que le strict minimum vital; il imposera ce que bon lui semble… et il finira par dévorer tout cru ceux qui deviendraient gênants !»

Et Zeus ? Oui, Zeus… Dans son blog, Jean-Claude Logé n’aborde pas le dieu grec suprême : Zeus, fils du titan Cronos et de sa sœur Rhéa, qui voulait changer les choses dans son univers. Il réussit à réunir ses frères et sœurs dans le but de renverser leur père. Si Zeus était un entrepreneur, il ferait preuve sans aucun doute d’un pouvoir de persuasion et de rassemblement incroyable. Respecté par tous, il aurait sûrement constitué une équipe solide et une stratégie sans précédent basée sur le long terme. Progressivement, on peut penser qu’il aurait fait grossir sa société jusqu’à faire inscrire le nom de son créateur dans les livres d’Histoire. L’éclair que Zeus tient souvent dans sa main droite représente clairement sa maîtrise de la foudre et sa domination sur le monde. Mais voilà : les Zeus sont rares…

«En attendant, Apollon gagnera et Dionysos perdra, regrette Jean-Claude Logé. C’est -malheureusement- la règle du jeu.» Toujours ?

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