Au dernier Gartner Symposium, ses analystes ont milité pour un système d’information flexible, autonome, intelligent et modulaire. Bref, composable

Composable pour une meilleure résilience. Composable parce qu’il est aujourd’hui nécessaire d’inscrire le changement perturbateur dans la normalité. L’objectif : faire face, en toute occasion, et le plus rapidement possible, à toute forme d’adversité et d’en réduire l’impact.

La meilleure image pour décrire la dimension composable invoquée par Gartner semble être celle de la brique Lego. Soit un objet autonome, léger, qui s’imbrique facilement dans d’autres de même nature. Soit encore un objet qui permet d’exercer son agilité et sa créativité.

Pour Don Scheibenreif, VP Research, Distinguished Analyst, Gartner, l’activité composable se définit en trois blocs distincts et complémentaires. A savoir le «Composable Thinking», la «Composable Business Architecture» et les «Composable Technologies». A chaque fois, quatre tendances sous-tendent les principes de leur construction : modularité, orchestration, autonomie et découverte.

Ne pas tout réinventer

«Le monde d’aujourd’hui exige quelque chose de différent de nous. A savoir plus de flexibilité, plus de fluidité, plus de continuité et plus d’improvisation. C’est ainsi que nous allons avancer, estime Don Scheibenreif. C’est cela être composable !»

Pour les analystes de Gartner, ces quatre principes peuvent être perçus différemment selon les blocs de construction avec lesquels les organisations travaillent. Dans la pensée composable, ce sont des principes de conception; ils guident l’approche d’une organisation pour conceptualiser ce qu’il faut composer et quand. Dans l’architecture d’entreprise composable, ce sont des capacités structurelles, donnant à une organisation les mécanismes à utiliser pour l’architecture de son entreprise. Dans les technologies composables, ce sont des objectifs de conception de produits qui orientent les caractéristiques de la technologie qui prennent en charge les notions de ‘composabilité’.

Il ne s’agit pas de tout réinventer. Mais d’exploiter au mieux des technologies et des concepts qui font actuellement leurs preuves. Cela va du DevOps au Data Discovery, des API aux containers, sans oublier le cloud.

Pivoter vers une nouvelle opportunité

«Au plus fort de la crise sanitaire, la plupart des CIO ont tiré parti des investissements numériques existants de leurs organisations, certains ont accéléré leurs stratégies numériques en investissant dans une dimension composable, enchaîne Tina Nunno, VP Research, Gartner. Ils ont gagné en vitesse, en agilité; ils ont montré un meilleur leadership grâce à l’orchestration et la résilience grâce à l’autonomie.»

Les éléments constitutifs de la composabilité peuvent être utilisés pour pivoter rapidement vers une nouvelle opportunité, une nouvelle industrie, une nouvelle base de clients ou une nouvelle source de revenus. Ainsi, lorsque la pandémie a frappé, un grand détaillant chinois a utilisé la composabilité pour aider à restructurer son entreprise. L’enseigne a utilisé une pensée composable : passer aux activités de vente en direct. Elle a adopté la technologie du marketing social et retenu avec succès plus de 5 000 employés de vente et d’assistance à la clientèle en magasin pour devenir des hôtes de diffusion en direct. Au final, l’enseigne n’a subi aucune mise à pied, juste une perte de revenus minime.

«Tout au long de 2020, les CIO et les responsables IT ont conservé leur sang-froid. Ils ont apporté une valeur inestimable, estime encore Tina Nunno. Avec la composabilité, ils atteindront une accélération digitale, une plus grande résilience et la capacité d’innover en perturbant.»