Comment la fintech belge se finance-t-elle ?

par | Oct 10, 2018 | Business, Data Intelligence | 0 commentaires

La fintech belge se porte bien. Pour preuve, l’argent qu’elle attire. Mais ne vaut-il pas mieux parler de fintechs ? Désormais, le pluriel s’impose.

En trois ans, 69% des levées de fonds ont été réalisées au bénéfice de ‘jeunes pousses’ et 36% d’entre elles en sont, depuis lors, à leur deuxième tour d’investissement. Si environ 7% de ces starters diluent une majorité de leur capital (entre 60 et 100% d’actions), la plupart (75%) restent maîtres à bord de leur entreprise alors que 17% fleurtent avec les 50% de parts concédées. Une manière pour les venture capitalists de couvrir leurs risques.

La fintech belge se porte bien, merci ! Des dizaines de millions EUR sont investis chaque année dans ces start-up et autres scale-up qui laissaient circonspect voici cinq ans à peine, mais forcent désormais le respect et commencent sérieusement à titiller les banques qui s’associent finalement au mouvement.

«Beyond the Hype», le thème de la troisième édition du Fintech Belgium Summit qui aura lieu le 22 octobre à Bozar, parle de lui-même. Si l’argent est un sujet tabou en Belgique, certains ont viré leur cuti et considèrent celui qu’on investit en eux comme un signe de confiance, une reconnaissance de leur talent d’entrepreneur et une grande fierté. Pour en savoir plus, la fédération professionnelle Fintech Belgium a missionné Avolta Partners, une des ‘boutiques M&A’ les plus dynamiques d’Europe dans le secteur des nouvelles technologies, et data.be, l’expert en structuration de données, afin de mettre en carte le secteur de la fintech belge ainsi que ses tendances en termes de financement.

«De 0 à 800 en trois ans… C’est l’accélération ambitionnée du taux d’inscriptions à notre conférence annuelle qui n’est que la partie émergée de ce qui se passe dans notre industrie, explique Jean-Louis Van Houwe, Président fraîchement élu de l’asbl Fintech Belgium. Cette dynamique et le potentiel qui en découle génèrent un immense enthousiasme auprès des business angels, crowfunders, capital riskers, et autres venture funds belges (72%) ou internationaux (dont 16% de suisses, 8% d’américains et 4% de français). Ils nous donnent ainsi les moyens de nos ambitions alors que même le secteur public s’y met à hauteur de 10%.»

Anytime, iBanFirst, Spreds et Qover en tête du classement

La majorité des entreprises fintechs belges (60%) sont évaluées à moins de 5 millions EUR pour le moment, ce qui est assez normal vu la jeunesse du secteur. 18% valent entre 5 et 15 millions EUR, alors que la valorisation d’un peu plus de 20% des acteurs s’envole au-delà des 15 millions. Anytime, iBanFirst, Spreds et Qover caracolent ainsi en tête du classement avec une valorisation de plus de 90 millions EUR à elles quatre ! Autre constat : les fintechs belges attendent plus longtemps avant de lever des fonds. Xavier Xavier Corman, CEO, Edebex, y voit un signe évident de maturité. «Ces entreprises diminuent le risque de l’investisseur. En même temps, partant qu’elles ont commencé à faire leurs preuves, leur valorisation est plus élevée…»

Des fintechs davantage BtoB

Depuis 2015, rien que trois players dont deux sont issus de nos membres -iBanFirst, Qover et Rydoo-Xpenditure- ont réussi à capter 19 des plus de 55 millions EUR levés dans le secteur des Fintech belges en pas moins de 39 levées de fonds, observe encore Jean-Louis Van Houwe. «Si on analyse l’innovation, la passion et l’évolution de nos 74 autres affiliés, on est en droit de penser que ce n’est qu’un début !»

L’analyse commandée par Fintech Belgium a également permis d’identifier les différents business models de ses membres et d’ainsi les classifier sur base de leurs activités (allant de la méthode de paiement aux solutions blockchain, en passant par l’infrastructure, la gestion pilotée ou encore les assurances), de leur marché (BtoB, BtoC, BtoBtoC, PtoP, etc.), et enfin leur mode de commercialisation (par souscription ou commissionnement au travers d’un site internet, d’une application ou sous le format de Software-as-a-Service). «C’est là que nous constatons que la Belgique reste un pays attaché aux solutions de paiement, domaine dans lequel nous excellons depuis une quarantaine d’années !», s’amuse Xavier Corman. Peut-on parler de culture ? «Globalement, aussi, nous sommes davantage plus BtoB que BtoC, la taille de notre marché expliquant sans doute cette orientation. Nombre de fintechs sont des prestataires de services de grandes institutions financières… »

 

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