Bientôt, nos objets connectés viendront gonfler nos déchets électr(on)iques. Recupel anticipe.

Ces dernières années, environ 110.000 tonnes de déchets électr(on)iques sont collectés annuellement en Belgique. Soit quasi 10 kilos par habitant. Ce qui place la Belgique dans le haut du tableau -un bon élève avec les pays scandinaves.

Si l’indice ne change pas, la nature des DEEE ou D3E (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques) évolue. Moins de gros téléviseurs, davantage de petits équipements. Comme les téléphones mobiles. Selon le kwb (Kristelijke Werknemersbeweging), le mouvement chrétien des travailleurs, qui s’est associé à Recupel pour une série d’actions communes, une famille belge conserve en moyenne deux à quatre vieux téléphones inutilisés. Ces équipements sont de véritables mines d’or : ils contiennent en effet de l’or, de l’argent, du cuivre et 27 autres métaux. Des ressources de plus en plus rares, alors que la demande augmente. Or, à l’heure où la nouvelle génération de smartphones supplante la précédente en quelques mois, seuls 3% des GSM produits à travers le monde finissent par être recyclés…

Des objectifs ambitieux

«Tout un chacun est concerné, les particuliers comme les entreprises. Et si la Belgique fait figure de bon élève, des efforts doivent encore être réalisés afin d’atteindre les objectifs de la Directive européenne 2012/19/UE visant à collecter 45% des déchets électro mis sur le marché l’année précédente d’ici 2016 et 65% d’ici 2019, alors que nous en étions à 38% à fin 2014, explique Bruno Fierens, porte-parole, Recupel. La Directive prévoit aussi un renforcement de la responsabilité élargie des producteurs qui seront, à terme, responsables du financement de la collecte, du traitement, de la valorisation et de l’élimination respectueuse de l’environnement de tous les équipements électroniques concernés mis sur le marché après le 13 août 2005.»

Légalement, chaque entreprise qui introduit un appareil électr(on)ique sur le marché belge a une obligation de reprise de cet appareil en fin de vie; elle est responsable de la reprise, du transport et du recyclage de cet appareil lorsque l’utilisateur s’en défait. Depuis 2001, Recupel se charge de la collecte et du traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) dans toute la Belgique. La cotisation Recupel est utilisée pour organiser la collecte, le transport et le recyclage de déchets, pour la sensibilisation des consommateurs et pour effectuer des contrôles et audits.

Recupel multiplie les actions

Recupel on Tour PRO, la campagne menée par Recupel en 2015 auprès des zonings industriels et centres d’affaires belges, a permis de récolter, avec 31 actions, 52 tonnes d’électro usagé. Cela représente environ 7.000 vieux appareils, comme des imprimantes, des ordinateurs et des écrans. La campagne était menée par Recupel en collaboration avec des membres de la FEGE (Fédération des Entreprises de Gestion de l’Environnement) et COBEREC (Confédération belge de la Récupération).

Le concept de Recupel on Tour n’est pas nouveau : Recupel a organisé trois ans d’affilée des actions de collecte locales dans les villes et communes belges afin de permettre aux habitants de se débarrasser facilement de leurs vieux matériel électro. En 2015 et grâce à Recupel on Tour PRO, l’horizon s’est élargi aux zonings industriels et aux centres d’affaires. Il arrive en effet souvent que de vieux appareils tels que des imprimantes ou des ordinateurs soient oubliés dans les armoires ou les caves des entreprises. Recupel veut continuellement innover et travaille de façon ciblée lorsqu’il s’agit d’actions de collecte et de sensibilisation. En 2016 sont, entre autres, prévues des actions visant spécifiquement les étudiants.

«Notre mission consiste aussi à anticiper, observe Bruno Fierens. Aujourd’hui, en particulier, il nous faut prévoir l’impact des objets connectés et, de façon globale, l’impact de l’internet des objets. Ce marché explose. Que ferons-nous des DEEE, qui seront aussi bien dans une paire de chaussures de sport ou dans un vêtement ? Qui les récupérera ? C’est un de nos rôles : réfléchir, proposer des solutions aux industriels, aux organisations professionnelles et aux pouvoirs publics.»

Quid du e-commerce ?

Autre sujet à réflexion : la reprise des équipements électr(on)iques acquis via un site de e-commerce. «Je suis cycliste, je viens d’acheter sur un site britannique un casque avec lumière LED incorporée. Qu’en ferais-je ensuite dans la mesure où cet équipement provient de l’étranger et que le transporteur ne se sent en rien concerné par sa reprise ?»

De là, l’importance des « Point de Recyclage », qui ciblent le petit électro et les lampes. 1700 à ce jour. Bien, mais pas assez. Il faudra les multiplier. «Les gens gardent souvent chez eux de vieux appareils, sachant très bien qu’ils ne les utiliseront plus ou qu’ils sont défectueux. La proximité et la facilité d’un Point de Recyclage permet d’atténuer ce frein : le fait que le magasin où le client se rend régulièrement soit pourvu d’un Point de Recyclage, l’incitera à déposer ses appareils usagés», soutient le porte-parole. C’est dans l’intérêt de tout le monde. Une étude de GfK révèle que la présence d’un point de recyclage dans un magasin peut faire augmenter le nombre de clients : un client sur deux préfère faire ses courses dans un magasin doté d’un point de recyclage.

L’ASBL a du travail. Il ne suffit plus de faire partie des bons élèves. Et Bruno Fierens de conclure : «Le nombre d’objets électroniques dont nous nous servons au quotidien ne cesse d’augmenter. Les déchets électriques et électroniques sont la catégorie de déchets dont le volume croît le plus vite. Ensemble, assumons notre responsabilité sociétale !» 

 

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