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L’hôpital, exemple de résilience et de connexion

Sep 15, 2021 | Workplace | 0 commentaires

En première ligne face à la crise sanitaire, l’hôpital a dû faire preuve de résilience. La créativité de tous les services, y compris l’IT, a été sollicitée.

La COVID a mis l’accent sur le fait que la prestation de nos soins de santé repose sur un système… et que la résilience de celui-ci ne sera jamais plus forte que ne l’est chacun de ses constituants. La souplesse et l’agilité, des facteurs essentiels de résilience, sont souvent évacuées des systèmes conçus dans une optique d’ingénierie de la valeur, qui vise à optimiser l’efficacité et à réduire les coûts au minimum.

«Si nous voulons être mieux préparés pour l’avenir, peut-être devrons-nous remettre en question notre conception de la ‘valeur’ et réfléchir aux conséquences que pourrait bien avoir cette tendance à nous ménager si peu de marge de manœuvre, estime Bruno le Marchand, CIO du CHU Saint-Pierre au moment des deux premières vagues, actuellement CIO du LHUB-ULB. Désinfecter nos salles n’est pas mon job, mais quand il faut le faire, parce qu’on manque de ressources, parce que nous sommes tous dans l’urgence, je m’y mets, comme nombre de mes collègues l’on fait !»

L’épidémie de coronavirus a prioritairement bouleversé les organisations médicales et soignantes. C’était dans l’ordre des choses. L’IT n’y a pas échappé. Il a fallu adapter les systèmes d’information pour maintenir en ordre de marche la machine hospitalière.

Résilience… ou agir sur tous les fronts

La soudaineté de la crise, la forte montée en charge qui a suivi, les moments inédits que nous avons, tous, vécus… Les hôpitaux ont été en première ligne. Une expérience inédite que viendra exposer Bruno le Marchand le 28 octobre à la Sucrerie à Wavre dans le cadre de l’édition 2021 de Connect.

Référence nationale et internationale pour les maladies infectieuses (VIH/SIDA, tuberculose…), l’Hôpital Saint-Pierre n’a pas mieux vécu que d’autres institutions cette période inédite. En fait, c’est tout le secteur de la santé qui a été éprouvé comme jamais. Il a fallu agir sur tous les fronts : mieux équiper le personnel, garantir le bon fonctionnement des processus, l’accès, le traitement ou la sécurisation des données d’un afflux potentiel de nouveaux patients et de personnel…

«La pandémie a certes fragilisé le système de santé, mais elle a également permis d’identifier de nouveaux modes de fonctionnements pour soutenir la productivité du personnel hospitalier, estime Bruno le Marchand. Nous nous sommes retrouvés dans une situation paradoxale : recourir à un maximum de compétences en faisant appel à la solidarité du plus grand nombre et, en même temps, protéger nos personnels en développant le télétravail. La téléconsultation avec les patients et l’utilisation plus massive de nos systèmes de téléconférence ont été favorisées par ces circonstances.»

Recours à l’intelligence artificielle

A l’analyse, la crise a eu ceci de bénéfique qu’elle a incité la majorité des établissements de santé à se doter de technologies intelligentes en urgence et à fournir rapidement des outils au personnel pour qu’il puisse se connecter depuis n’importe quel endroit et faire face à des situations imprévues.

Et innover. «Nous avons pu recourir à l’intelligence artificielle en support à la radiologie pour poser un diagnostic médical, l’imagerie pouvant aider à prévoir l’évolution clinique des patients touchés par le virus… Sans cette crise, illustre Bruno le Marchand, nous n’aurions sans doute jamais abordé aussi rapidement une nouvelle technologie. Et si nous avons pu le faire, c’est aussi grâce au soutien indéfectible de nos partenaires technologiques qui ont redoublé de créativité.»

Se recentrer sur les missions de base

Cet exemple est révélateur. «L’idée du projet est de pouvoir prédire, en fonction des images et d’autres sources de données, l’évolution de la maladie au cours du temps. L’imagerie médicale joue un rôle important, non pas unique, mais la prédiction des risques peut être améliorée grâce à elle.» Ou comment passer du diagnostic au pronostic de l’évolution clinique.

Pour Bruno le Marchand, le rôle du numérique à l’hôpital n’a jamais été aussi clair : permettre au corps médical de se recentrer sur ses missions. Autrement dit soigner et sauver des vies ! «L’enjeu est organisationnel. Le numérique y répond à travers une structure et un système d’informations solide et facile à administrer pour renforcer la mobilité des soignants, la prise de décision du personnel et, in fine, la prise en charge des patients.»