L’e-business belge, ce malade en convalescence

par | Sep 1, 2017 | Expérience | 0 commentaires

Après trois ans d’absence, les résultats du nouveau Baromètre Internet d’Email-Brokers, sont encourageants. Pour William Vande Wiele, fondateur et CEO, l’e-commerce belge reste pourtant malade…

° Davantage de clignotants verts. Telle peut être la première lecture du Baromètre Internet d’Email-Brokers. Le nombre de sites d’e-commerce, en particulier, a presque doublé en cinq ans… La Belgique serait-elle en train de rejoindre le peloton de tête européen ?

«Prudence ! La Belgique compte près de 900.000 URL actives, principalement destinés à des sites professionnels (533.166), soit une progression de 30% en cinq ans. Quant au nombre de sites d’e-commerce, il a, de fait, doublé. On approche les 47.000… Je dirais que le malade va mieux ! Une des autres améliorations majeures au cours de ces cinq dernières années est sans conteste la prise de conscience du fait qu’une présence en ligne doit être entretenue. Si 86% des sites belges étaient ainsi mis à jour moins d’une fois par an en 2012, ce pourcentage est retombé à 58%. Le bilan est donc encourageant.»

° Néanmoins, vous dites que le malade va mieux. Faut-il toujours considérer le e-commerce belge comme… malade ?

«Je le crains. 79% de nos sites de e-commerce sont encore purement et simplement statiques. Qui plus est, 76% des entreprises présentes en ligne ne respectent pas la législation la plus élémentaire… Pour moi, le chemin vers la transformation digitale de l’économie belge sera encore long, très long…

«Et s’il y a progrès, c’est souvent de façon cahotique : une avancée ici, du retard là. Pourquoi, en particulier, ce manque de stratégie, ce manque d’ambition, en particulier du côté francophone. Pas moins de 162.000 sites francophones sont unilingues… contre plus de 8.000 sites néerlandophones !»

° L’étude montre aussi que, en l’espace de cinq ans, un tiers des forums et blogs ont disparu. Comment analyser cette tendance ?

«J’y vois un simple transfert. Nos entreprises ont tout simplement déplacé une bonne partie de leur communication vers les réseaux sociaux, plus proches de la clientèle. Un tiers des entreprises belges sont désormais actives sur les Facebook, LinkedIn, Twitter et, tendance récente, sur Instagram. 31,8% de nos entreprises sont actives sur les réseaux sociaux. Nous dépassons d’une tête les Espagnols, mais très nettement les pays limitrophes comme l’Allemagne et la France. Voici cinq ans, nous étions en queue de peloton avec… 2,4% !»

° La Belgique, leader européen ! Qui l’eut cru ! Avez-vous une explication rationnelle ?

«La facilité d’accès aux réseaux sociaux ! Il suffit de quelques minutes pour créer une page Facebook… et c’est gratuit ! Dans un pays qui compte très majoritairement des entreprises de moins de cinq personnes, cette seule perspective est motivante. Cette tendance, typiquement belge, s’inscrit dans une vison plus large : la possibilité, pour les internautes, de facilement échanger et se recommander des produits les uns les autres. C’est important : l’expérience montre que l’on a tendance à bien plus se fier aux recommandations de ses amis ou des ‘social influencers’ qu’aux publicités ou contenus sponsorisés. L’ère du web 2.0 rime avec communautés, échanges et partages : nulle raison pour que les achats en ligne n’en soient pas impactés !»

° Cette réflexion en amène à une autre : nos entreprises sont-elles en mesure de développer une stratégie de e-commerce ?

«De toute évidence, nous manquons cruellement de ressources en Belgique, nos prestataires sont peu nombreux; ils sont aussi financièrement moins compétitifs que dans les pays voisins…

«Et face aux investissements, nos entreprises hésitent. Ce qui s’explique. Mais qui n’est pas sans conséquences : alors que l’utilisation d’Internet passe désormais très majoritairement par les appareils mobiles, smartphones en tête, seuls 13% des sites professionnels belges sont adaptés… au mobile ! Nos entreprises manquent donc des opportunités.»

° De tous les secteurs, le primaire connait la plus forte croissance… Comment expliquez-vous ce phénomène ?

«Tout simplement par l’évolution de nos comportements de consommateurs ! Nous achetons différemment, privilégiant les circuits courts. Et c’est là une opportunité que les agriculteurs sont en train de saisir à travers l’e-commerce.

«Ce phénomène s’explique en grande partie par les exigences de traçabilité que nous recherchons, la montée en puissance du ‘local act’ ou encore la philosophie relative au maintien de l’emploi dans sa région d’origine.

«Ce qui se passe dans le secteur primaire est très intéressant. C’est toute la chaîne économique qui s’en trouve modifiée. La traçabilité des produits atténue la perte de maîtrise. Malgré les efforts de nombreuses entreprises à s’engager dans un marketing de réassurance, le contact direct avec le producteur tend à s’imposer comme le choix le plus radical et le plus transparent. En achetant ainsi leurs fruits et leurs légumes, en particulier, les adeptes de ces filières courtes cherchent aussi à échanger, à rencontrer, à soutenir, bref, à s’inscrire dans un registre qui dépasse largement l’élaboration d’un repas.

«Outre un canal de vente supplémentaire, le web constitue une vitrine appréciable pour toute organisation ainsi en mesure de mieux se faire connaître même au plan ultra local, entre autres grâce à la géolocalisation qui, aussi, transforme sensiblement le comportement des consommateurs.»

° Selon la Commission européenne, 2,6 nouveaux jobs sont créés dans les métiers numériques pour chaque poste détruit dans l’économie traditionnelle. La Belgique en profite-t-elle ?

«Non, malheureusement. La croissance nationale de la consommation en ligne est bien supérieure à celle de l’offre des entrepreneurs belges. Ce sont ainsi près de 70% des achats qui se font en dehors de nos frontières.

«C’est d’autant plus regrettable que nombre d’entrepreneurs étrangers ont, eux, parfaitement cerné l’intérêt de s’octroyer une extension ‘.be’ et, ainsi, profiter de l’image et de la réputation de notre pays sans pour autant participer à l’effort collectif de solidarité… Pour un peu plus de 102.000 URL d’e-commerces ‘.be’ belgo-belges, Email-Brokers a recensé plus de 52.000 URL d’e-commerces ‘.be’ d’origine étrangère !

«J’y vois ni plus ni moins qu’une forme d’usurpation d’identité. L’internaute pense faire confiance à une entreprise belge, alors qu’il s’agit d’une entreprise étrangère. Ce n’est donc rien d’autre qu’un détournement du capital confiance que peuvent avoir les internautes dans nos entreprises ! 

«Cette situation révèle un manque d’encadrement évident de la part de nos autorités. L’internet est aujourd’hui le seul produit économique non-encadré !»

 

Email-Brokers, le leader ouest-européen du database management et du marketing interactif, poursuit son ascension

Seize ans. Avant son Baromètre Internet, Email-Brokers s’est fait un nom en proposant les bases de données business-to-business ou business-to-customers les plus exhaustives d’Europe.

Créée à proximité de l’UCL, la première université de Belgique. Email-Brokers connaît depuis lors une croissance permanente à deux chiffres, grâce à ses partenariats de terrain d’une part avec d’autres sociétés de marketing direct et, d’autre part, avec des sociétés d’information et d’analyse financière.

Email-Brokers a structuré ses activités autour de deux départements centraux : e-database management : centré sur les enrichissements et qualifications de bases de données des clients email-marketing : qui commercialise les services sous forme de location de fichiers, création et gestion de campagne, etc.

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