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Data Centers : le edge, opportunité à saisir

Mar 2, 2021 | Data Center | 0 commentaires

Selon le Data Center Location Index, la Belgique occupe une piètre 32ème place. Avec le edge, le mauvais élève de la classe pourrait changer la donne…

Le edge comme issue. A entendre Arcadis, à l’origine du Data Center Location Index 2021, la Belgique -32ème sur 50- pourrait sortir de la zone grise en misant sur le edge.

En Europe, seuls la République tchèque et le Portugal obtiennent de moins bons résultats que la Belgique. On se console comme on peut. Comparativement, encore, notre voisin luxembourgeois est 17ème sur 50, entre la Corée du sud et le Canda…

Si les entreprises et les consommateurs veulent prochainement profiter pleinement des nouvelles technologies comme la 5G et les voitures autonomes, notre pays doit de toute urgence construire davantage de data centers, estime Arcadis. La crise sanitaire a montré, en 2020, que la consommation de données a fortement augmenté, partout dans le monde.

Un transfert de données rapide deviendra donc encore plus important à l’avenir. Pour y parvenir, il faudra davantage de data centers. Or, ils sont trop peu nombreux dans notre pays à l’heure actuelle. Et si l’idéal serait la construction de grands data centers, cette piste semble utopique à l’heure qu’il est.

Oublier les grands centres, miser sur le edge, la périphérie

«Les grands data centers représentent des investissements proportionnels pour les Big-Tech. Elles veulent donc que leurs data centers soient rapidement opérationnels. La lenteur de la politique de permis en Belgique s’avère être un des obstacles, regrette Peter Toulet, Data Center Expert, Arcadis Belgium. La connaissance du marché local et des réglementations est donc cruciale.»

Si la Belgique n’obtient pas un bon bulletin, les experts d’Arcadis estiment néanmoins que notre pays a tout de même encore des possibilités pour devenir le leader du numérique qu’il aspire à être. Une solution pour y parvenir est de miser au maximum sur le edge. Proches de l’utilisateur, ces data centers locaux plus petits sont reliés aux grands data centers de Londres, Amsterdam ou Francfort, voire Luxembourg, et améliorent la connectivité et la vitesse de transfert des données. Les délais plus courts entre la conception et la mise en service de tels centres de moindre taille sont également plus intéressants pour les investisseurs et les entreprises technologiques.

Demain, les regards tournés vers la Belgique…

«La Belgique est actuellement un no man’s land en ce qui concerne les grands data centers. Cette situation est due au fait que notre pays n’a pas de connexion directe par fibre optique avec les États-Unis, où se trouvent les grandes entreprises technologiques, analyse Kristof Peperstraete, CEO, Arcadis Belgium. C’est en revanche le cas des Pays-Bas. La région autour d’Amsterdam est un point névralgique pour les data centers. Nos voisins arrivent cependant à saturation, car la pression de tous ces data centers sur le réseau électrique néerlandais est énorme. Dans les années à venir, les regards se tourneront inévitablement vers notre pays afin d’y construire des data centers.»

 Par ailleurs, l’intérêt des edge data centers ne se limite pas à offrir une meilleure connectivité. Si une grande attention est accordée à la durabilité au cours de leur conception, ces data centers peuvent également être utilisés à d’autres fins, comme le chauffage des bâtiments.

«Les serveurs des data centers dégagent beaucoup de chaleur, qui est actuellement perdue. Nous pouvons réutiliser cette chaleur résiduelle comme source de chauffage dans nos villes grâce à un réseau de chaleur, propose Peter Toulet. Les edge data centers présentent également l’avantage de pouvoir contribuer à la stabilisation du réseau électrique. C’est un atout supplémentaire, surtout à la lumière de la sortie prévue du nucléaire. Arcadis dispose en interne de toute l’expertise pour concevoir ces data centers de manière particulièrement durable.» 

C’est le moment d’y aller !

D’autres études valident cette proposition. Depuis quelques mois, avec la pandémie, différents acteurs du data center commencent à déployer davantage de centres de données périphériques. Le edge serait l’avenir, confirment une majorité de consultants.

L’informatique de pointe pourrait avoir un impact transformationnel sur la société et les entreprises mondiales, en permettant de nouvelles technologies et services à travers une connectivité sans fil à faible latence. Mieux : certains technologues pensent que l’informatique de pointe va libérer un nouveau monde de puissants appareils mobiles non encombrés par les limitations de la puissance de calcul et des données.

Le rapport State of the Edge 2020 de la Linux Foundation prévoit que les investissements de périphérie s’accéléreront après 2024, avec l’empreinte énergétique mondiale déployée de l’informatique périphérique et des installations des centres de données.

Tirer parti de l’essor de l’internet des objets

Qui dit edge dit aussi IoT. L’essor de l’internet des objets de nouveaux défis en termes de stockage, de traitement et d’analyse au sein des data centers. Le edge assure la distribution du calcul des charges au plus près des équipements; il garantit une latence réduite et une expérience utilisateur optimisée. Donc, place aux data centers de proximité qui permettent de tirer parti en toute sécurité des avantages du traitement local des données.

Aujourd’hui, il n’est plus question de savoir si le edge est nécessaire, mais s’il est rentable. Les data centers de proximité sont certes plus coûteux qu’un simple serveur, mais déployer une infrastructure complète intégrant des mécanismes de sécurité et un package technique clé en main restent incontournables dans l’optimisation des services multi-cloud, avec des coûts opérationnels réduits.