Transition. Résultats financiers encourageants du deuxième trimestre, premier trimestre complet du nouveau CEO George Kurian. Le recul des revenus du portefeuille historique est presque compensé par une croissance forte des nouvelles technologies, qui représentent déjà plus que 50% des revenus de l’entreprise. L’évolution du marché vers le cloud et les solutions que NetApp y offre permettent à NetApp de rebondir et de prendre des parts de marché. La région EMEA enregistre une croissance de 8% en monnaie locale. 

«Le marché est en transformation, NetApp en transition», explique Sven Schoenaerts, précédemment Senior Director EMEA Channel Sales chez NetApp, aujourd’hui à la tête des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg. Les clients remplacent progressivement leurs architectures de stockage traditionnelles et transforment leurs data centers. Ils veulent monter en charge et bénéficier de fonctionnalités SDS pour gérer la croissance des données et bénéficier de plus de flexibilité. La gestion de données est le moteur de la transformation numérique des entreprises et NetApp a un rôle extrêmement important à jouer.»

De fait, NetApp est attendu sur divers fronts. Le marché a pointé l’absence d’une solution hyperconvergée, moins chère que FlexPod -la solution dont le constructeur partage la commercialisation avec Cisco. Partenaires et clients se demandent aussi si NetApp va finalement être en mesure de rivaliser avec les baies de stockage 100% Flash de type EMC XtremIO, PureStorage ou HP 3PAR. Sa prudence ne rassure pas nécessairement. Pourtant, comme le rappelle Gartner, le marché du stockage Flash est encore émergeant. Chez NetApp, on ne confond pas vitesse et précipitation.

NETAPP S’OPPOSE A LA SIMPLIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE. Principale difficulté, le marché des baies SAN/NAS est pris d’assaut par de nouveaux entrants agressifs comme Nimble ou Pure Storage; il est aussi menacé par l’irruption de technologies alternatives comme les solutions hyperconvergées de Nutanix, VMware et SimpliVity. Le constructeur doit aussi faire face à l‘érosion rapide des prix du NAS. Et composer avec l’émergence des solutions de partage et de synchronisation de fichiers «à la Dropbox», qui sont autant d’alternatives aux serveurs de fichiers.

L’analyse de Sven Schoenaerts a le mérite d’être claire : la plupart des entreprises ont entamé une réflexion en profondeur sur leurs architectures de stockage et finiront sans doute par rompre avec le modèle historique pour se tourner «vers un mix de technologies incluant stockage traditionnel, stockage en cluster, stockage big data et stockage hyperconvergé. Le vrai défi pour les entreprises est de garantir une gestion cohérente et efficace de ces types de données, impossible sans couche intelligente présente dans toutes les environnements..»

EVOLUTION, OUI. REVOLUTION, NON. Pas question de repartir d’une page blanche, pas question de renier l’existant. «Nos clients nous disent vouloir simplifier leurs environnements. Nous les entendons. Nos offres restent d’actualité. L’architecture des baies FAS sous OnTap reste très flexible, puisqu’elle peut aussi bien servir les besoins d’une PME que ceux d’une grande entreprise ayant besoin d’un stockage 100 % Flash capable de délivrer jusqu’à 4 millions d’IOPS.»

Sans surprise, la réponse de NetApp aux approches SDS (Software Defined Storage) s’appuie donc pour l’instant sur les deux piliers de son offre : le système d’exploitation Data OnTap, au cœur de ses baies unifiées FAS, et les baies E-Series. Pour les solutions de stockage distribuées, la firme préconise d’utiliser des serveurs connectés à ses baies SAN E-Series car elles offrent plus de densité, un meilleur schéma de protection de données et de meilleures performances que les solutions distribuées émergentes 100% logicielles.

Le cloud ? Oui, évidemment. Mais -encore une fois- sans rien bouleverser. Et c’est là que Data Fabric va s’imposer, assure Sven Schoenaerts. Data Fabric ambitionne de répondre à une des nouvelles problématiques de plus en plus souvent rencontrées, à savoir combiner au mieux les ressources de stockage cloud internes et externes avec une bonne gestion et synchronisation des données. En deux mots, le concept de Data Fabric repose sur une couche virtuelle pour se connecter aux différentes plates-formes cloud de manière transparente et gérer des données sur site, dans un cloud privé, public ou encore hybride de manière cohérente. Ainsi les fournisseurs de cloud deviendraient des extensions naturelles de l’entreprise.

«Avec Data Fabric, l’idée n’est pas de simplement copier les données dans le cloud -pour les utiliser en DevOps, pour des back-up ou des plans de reprise d’activité- en utilisant toute la bande passante disponible, mais de travailler sur l’optimisation de la donnée avec déduplication et compression pour un snapshot incrémental avant de transporter les informations clefs et éviter les transferts inutiles», nuance Sven Schoenaerts.

STOCKAGE «UNIVERSEL». Data Fabric repose bien sûr, à la base, sur les solutions de stockage de NetApp avec une couche de virtualisation tout simplement baptisée Data Fabric API pour se connecter à des clouds publics et privés avec un important travail sur les données.

L’idée consiste à séparer l’OS Data OnTap des baies de stockage maison pour lui permettre d’exister dans le cloud, mais aussi sur des équipements tiers. La refonte d’OnTap en un OS de stockage «universel» est en fait la réponse du constructeur aux efforts de ses concurrents en matière de SDS.

Avec Cloud OnTap, NetApp fait un pas de plus. La solution comprend : Cluster Data OnTap 8.3 (système stockage en cluster avec récupération en cas de catastrophe), OnCommand Cloud Manager (console d’administration des instances privées OnTap pour assurer un lien avec les principaux fournisseurs de clouds publics) et Cloud Storage qui fonctionne avec Amazon Web Services et, bientôt avec Microsoft Azure et IBM SoftLayer.

«Même architecture, support des mêmes formats de données et sauvegardes instantanées afin que les clients puissent passer de ressources cloud public vers une plate-forme privée, et inversement, insiste encore le nouveau patron de l’entité BeNeLux. La donnée est au coeur du cloud hybride et elle assure la cohérence entre les cloud publics et privés pour les applications.»

L’enjeu de NetApp est clair : devenir le tissu qui lie ensemble les différentes plates-formes clouds -privées et publiques. Selon IDC, près de trois quarts des grandes entreprises prévoient de déployer un cloud hybride d’ici 2015. A en croire Sven Schoenaerts, la tendance est très nette dans les pays du BeNeLux. «Et là, très clairement, nous marquons la différence : NetApp propose une approche qui consiste à relier les services de gestion des données se trouvant dans différentes parties d’un cloud hybride, pour qu’ils forment ensemble un système cohérent, intégré et interopérable. Cette Data Fabric permet de gérer les données de manière cohérente et de les déplacer en toute transparence d’une partie à l’autre du cloud. Elle permet également aux entreprises d’appliquer aux données du cloud hybride, des règles et des services homogènes, indépendamment de l’application, de la technologie ou du fournisseur d’infrastructure cloud.»

 

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NetApp, transition vers le cloud
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Evolution, pas révolution. NetApp aborde les nouvelles tendances du stockage sans rien bouleverser. A quoi bon quand le futur a été conçu dans la continuité ?
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