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Manager et communiquer en mode hybride

Déc 30, 2021 | Workplace | 0 commentaires

Le travail hybride dépasse l’aspect purement technologique. Il s’agit de manager et communiquer autrement. LiveTech ouvre le dossier…

Hybride, oui, mais… Comment connaître des collaborateurs sans jamais les avoir rencontrés ? Comment diriger des personnes sans savoir leur façon de fonctionner, ce qui les motive ? La pandémie et l’essor du télétravail qu’elle a engendré posent de nombreux défis pour les collaborateurs recrutés pendant la crise sanitaire. S’intégrer et créer une cohésion d’équipe sont devenus plus difficiles et demandent parfois d’innover. À distance, conserver des salariés motivés peut aussi apparaître plus compliqué. Il s’agit de manager et communiquer autrement.

LiveTech, le supplément trimestriel de Solutions Magazine et Soluxions Magazine, avance une série de pistes. Comment, par exemple, s’organiser face au télétravail imposé ? « Le travail ne se conçoit plus entre quatre murs, estime Amélie Alleman, Founder, Betuned. Le monde entier est devenu espace de vie et de travail, sans barrière ni frontière. Loin de cette unité de temps et de lieu qu’imposait avec rigidité le bureau traditionnel, le concept du ‘Work From Anywhere’ séduit de plus en plus. »

Hybride pour redonner du sens au bureau

On a bien compris que la COVID-19 allait changer l’avenir du travail. Le home working, en particulier, a montré ses limites, estime Pascal Segers, administrateur délégué, The Gate. Ou, plus précisément, les inégalités entre les collaborateurs du fait même de l’habitat. Idem pour le télétravail, qui a effacé quasi du jour au lendemain l’importance sociale du bureau. « Chez The Gate, nous misons sur l’humain pour redonner du sens au bureau ! »

LiveTech, un dossier de 18 pages sur le travail hybride.LiveTech, un dossier de 18 pages sur le travail hybride.

Lorsque la crise sanitaire a imposé un éloignement physique du bureau, un nouveau rapport au travail s’est dessiné. Le distanciel a permis à certains d’entrevoir d’autres horizons, comme l’envie de s’installer ailleurs, d’avoir plus de temps en famille, d’être moins contraints par les transports… « D’un autre côté, nous faisons face à un phénomène inédit : collaborer avec des collègues -les plus jeunes- qui n’ont jamais connu une ambiance de bureau, observe Arnaud Bacros, Managing Director, Dell Technologies. Ce qui pose un réel problème de communication. »

Contrôle, transparence, productivité…

Dans le même temps, la question de la confiance est posée. 74 % des responsables d’entreprises reconnaissent avoir dû développer de nouvelles méthodes pour mesurer la productivité du personnel, nous apprend une étude de VMware.

Nécessaire, oui. Mais jusqu’où ? Et d’abord, comment cette surveillance est-elle perçue ? Aujourd’hui, comme le ‘manager’ n’est plus nécessairement à proximité, les employeurs imaginent de nouvelles façons d’évaluer et de quantifier la productivité de leur personnel. Bien que 59 % des travailleurs reconnaissent que leur entreprise y a été contrainte à cause de la transition vers un environnement de travail hybride, ils estiment néanmoins que la transparence demeure cruciale.

« Face à ce changement fondamental, les employeurs doivent faire preuve de prudence avant d’exploiter des outils de monitoring. Car si la surveillance est une chose, la productivité en est une autre, très différente », déclare Sophie Decock, Country Manager Belux chez VMware.

A l’entendre, on aborde une nouvelle ère de transparence et de confiance. « Comme il y a moins d’interactions individuelles et de contrôle centralisé, transparence et confiance sont deux critères essentiels que doivent appliquer les managers pour leur entreprise et s’efforcer de les associer à un système de travail hybride. »

Pas d’ouverture sans culture

De là, la nécessité de repenser l’organisation du travail et pas seulement de l’espace de travail. « Il faut maintenir un mouvement, une dynamique collaborative au sein des équipes, renchérit Améliie Alleman. Culturellement, l’entreprise peut ‘désiloter ’ les activités et les fonctions pour que les métiers puissent se parler et échanger, mais cela ne suffit pas. Il convient de cultiver physiquement cette notion d’ouverture. »

Un avis qu’Amélie Alleman nuance. « Pour moi, la culture va plus loin. Les entreprises ont intérêt à écouter les besoins des collaborateurs : équilibre entre vie privée et vie professionnelle, bien-être et flexibilité des horaires et mise à disposition d’outils et de technologies adaptés au fonctionnement virtuel… Sans quoi, je le crains, le retour au bureau ‘d’avant’ risque d’être vécu comme une régression. »

De l’importance de la machine à café

Aujourd’hui, chez Dell, les bureaux sont occupés à 20 % de la capacité. Pour mieux s’adapter aux environnements de travail hybrides, c’est toute une culture organisationnelle qui s’est mise en place. Arnaud Bacros :« On parle beaucoup de lieu de travail hybride. Mais pour que ce soit efficace, deux choses sont essentielles : la disponibilité de la technologie et la capacité à l’exploiter au mieux, ainsi qu’une formation pour apprendre à travailler efficacement ensemble et à préserver la culture d’entreprise. »  

Alors que le travail et les réunions individuelles pouvaient se dérouler en ligne sans trop de perturbations, les interactions moins formelles que permettent les espaces de bureau étaient plus difficiles à transférer dans le cadre virtuel. « Nous avons constaté que la discussion spontanée à la machine à café ou la rencontre fortuite entre deux rendez-vous programmés était bien plus importante qu’on ne le pensait ! »