Linux, 25 ans. «Un hobby, rien d’officiel», selon Linus Torvalds

par | Août 24, 2016 | Data Center, Technologie | 0 commentaires

Linux, un quart de siècle ! Le 25 août 1991, sur le usegroup comp.os.minix dédié à Minix, Linus Torvalds publia un message dans lequel il invitait les lecteurs à tester un système alternatif…

Selon la Linux Foundation, 13 500 développeurs issus de 1300 sociétés ont contribué à l’optimisation du kernel depuis que le projet a été publié sur Git en 2005. Et les travaux autour de ce noyau connaissent un rythme soutenu. Entre les versions 3.19 et 4.7, on comptait en moyenne la publication de 7,8 correctifs par heure.

Aujourd’hui Linux peine encore à se démocratiser auprès du grand public sur le PC même si quelques distributions se démarquent en offrant une prise en main plus abordable. Mais c’est surtout sur le marché des serveurs que Linux a su s’imposer. Dans une certaine mesure, Linux brille aussi sur le marché des smartphones puisqu’Android est articulé autour du noyau.

Le 25 août 1991, Linus Torvalds adressa un simple message à un groupe de discussion Usenet pour demander l’avis des membres sur le nouveau système d’exploitation qu’il était en train de programmer. A ce stade, lui-même ne savait pas ce que ce projet allait donner. 1991, Torvalds disait volontiers que «c’était un hobby, rien d’officiel ni d’aussi professionnel que gnu». Il était loin d’imaginer ce que l’avenir allait lui réserver.

On évoque souvent cette citation d’Isaac Newton : «Si j’ai vu si loin, c’est que j’étais monté sur des épaules de géants». Nul doute que Linux s’est inscrit dans le prolongement des précurseurs de la création d’OS (Dennis Ritchie et Ken Thomson, les créateurs d’Unix), mais il a aussi joué le rôle d’éclaireur pour bon nombre des logiciels utilisés aujourd’hui.

A 25 ans, Linux représente bien plus que les fondations de notre vision du monde moderne. Les plus grandes entreprises au monde l’utilisent.

Quels sont donc les facteurs qui expliquent l’exceptionnelle croissance de Linux ? Il est clair que dès le début, le choix de Torvalds de s’ouvrir aux contributions des développeurs de la communauté a fait toute la différence pour un projet qui allait rapidement devenir trop gros pour un seul homme. Il apparaît évident dès son premier mail qu’il accueillerait volontiers la participation de tiers.

Ces tiers commençaient tout juste eux-mêmes à explorer et découvrir ce qu’on pouvait attendre de l’open source. L’espoir d’une croissance massive du marché des PC x86 pointait à l’horizon. C’était la promesse d’une puissance de calcul plus avantageuse, à la portée des particuliers, offrant de nombreuses caractéristiques réservées quelques années auparavant aux gros systèmes mainframes et aux mini-ordinateurs.

Le développement de l’open source va donc de pair avec Linux. L’idée que d’autres puissent voir et accéder à l’intégralité du code de l’OS a permis de fédérer la puissance de très nombreux développeurs; au moment de la publication du code mais aussi et surtout dès que des bogues ont été détectés. Cette ouverture a d’abord suscité des doutes et la crainte de risques pour la sécurité de la part des entreprises, mais à présent il est généralement admis que c’est l’approche la plus rapide pour développer et déployer des correctifs de bogues et de failles connus. C’est aussi, pour les entreprises qui craignent pour leur sécurité, la stratégie la plus simple pour s’assurer qu’il n’existe pas de portes d’accès dérobées à leurs applications compilées, puisqu’elles ont dorénavant une visibilité totale sur l’ensemble des éléments de leur système.

Des distributions Linux tournent sur tous les types de systèmes, des supercalculateurs aux smartphones jusqu’au nano-ordinateur Raspberry Pi. L’ampleur du marché Linux oblige même les éditeurs de logiciels propriétaires traditionnels à réévaluer la place accordée à Linux et à d’autres projets open source au sein de leur entreprise. Il y a seulement quelques années, nul n’aurait pensé que Microsoft collaborerait un jour avec Red Hat pour porter son framework de programmation .Net core sur Red Hat Enterprise Linux et le rendre compatible avec la plateforme cloud Openshift.

La vision de Linux comme un système d’exploitation fiable promet autant d’évolution des logiciels que celles constatées jusqu’à présent pour le monde dans lequel nous vivions. Linux sera enrichi et affiné pour combler les besoins de l’informatique de nouvelle génération, en tant qu’OS de référence pour le cloud, capable de gérer les questions de latence et de débit qu’exige l’Internet des objets ou dans le contexte d’approches plus modernes d’exécution des logiciels dans le cadre d’environnements de conteneurs par exemple. Rien n’arrête l’Histoire.

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