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IA, pourquoi ce retard des C-levels ?

Avr 8, 2024 | Ai | 0 commentaires

Une récente étude menée par Adecco auprès de 2.000 C-levels dans neuf pays clés, dont la Belgique, met en lumière un inquiétant retard : la majorité des chefs d’entreprise ne comptent pas former leurs équipes à la maîtrise de l’IA.

61 % des C-levels considèrent que l’IA va changer la donne. Côté employés, même constat : 62 % des salariés s’attendent à ce que la technologie ait un impact positif sur leur rôle. Et, pourtant, ça coince. Globalement, les dirigeants d’entreprises ne sont pas prêts à accueillir cette technologie. Le retard est flagrant. Alors que, voici une dizaine d’années, la numérisation de l’économie avait suscité d’importantes craintes mais avait finalement créé de l’emploi, les choses pourraient être différentes pour l’IA. Pour gérer ce nouveau saut technologique, il est « critique », selon Adecco, que les C-levels comprennent eux-mêmes l’IA pour pouvoir préparer leur personnel.

57 % des répondants avouent manquer de confiance dans les compétences et connaissances sur l’IA de leur propre équipe dirigeante. Or, « si les décideurs ne comprennent pas les opportunités d’affaires de l’IA, ils ne peuvent définir la stratégie d’investissement », met en garde Denis Machuel, CEO, Adecco Group.

Recruter à l’extérieur plutôt que former, une erreur

L’enquête révèle aussi que 41 % des dirigeants interrogés s’attendent à ce que leurs effectifs diminuent d’ici cinq ans à cause de cette technologie.

Et pour réussir à utiliser l’IA dans leur entreprise, 66 % des patrons prévoient « d’acheter » des talents en recrutant à l’extérieur du personnel ayant les qualifications pour l’intelligence artificielle, contre seulement 34 % qui prévoient de développer les compétences de leur personnel actuel.

Mais cette approche n’est pas tenable, d’après Adecco, car elle risque « d’exacerber la pénurie de compétences », au risque de créer « une main d’œuvre à deux vitesses » et de faire grimper les salaires dans les qualifications les plus recherchées, avertit l’enquête.

« Les entreprises doivent en faire davantage pour former et redéployer leurs équipes afin d’obtenir le meilleur de ce bond technologique », prévient Denis Machuel.

Le retard de nos C-levels impactera la stratégie de talents

Les conséquences de l’IA devraient être majeures. Et pour cause, quasi tous les emplois vont être impactés d’une façon ou d’une autre, même les postes de direction, estime Adecco.

Les entreprises devraient se préparer à la perturbation en formant leur personnel à travailler avec l’IA, estime le spécialiste du travail temporaire, plutôt que de compter sur le recrutement de spécialistes à l’extérieur. Mais ce n’est pas le cas. Les C-Levels n’agissent pas assez vite, constate Adecco. Plus de la moitié des entreprises doivent encore élaborer un cadre pour utiliser l’IA de manière responsable, alors que 51 % des salariés se disent préoccupés par l’utilisation éthique de l’IA.

Adecco met en avant l’idée que, dès le départ, les entreprises doivent créer un cadre pour l’utilisation éthique et responsable de l’IA. Car l’IA façonne le recrutement. Et aura un impact important sur la stratégie de talents. Les politiques responsables en matière d’IA sont essentielles pour obtenir l’adhésion de l’ensemble de l’entreprise, instaurer la confiance et prendre de l’avance dans l’adoption de l’IA.