Dans quel sens redonner du sens ?

Août 3, 2020 | Latest, Workplace | 0 commentaires

Retour au travail. Et remise en questions. Par-delà la sécurité, le COVID-19 nous interroge sur le sens du travail. Explications de Henri Prévost, CEO, BSPK.

«Aligner les priorités de chacun tout comme celles de l’entreprise, dans un souci de bien-être, va devenir incontournable. Cela revient à redonner du sens, La crise que nous vivons aujourd’hui marque certainement la fin de l’individualisme moderne et ne pourra se résoudre que par l’adoption de nouveaux paradigmes dans notre manière de tisser nos relations au sein et à l’extérieur des entreprises. Au cabinet de conseil BSPK Management, cette démarche de sens nous a toujours guidé. Nous n’avons pas attendu le COVID-19 pour développer une méthode. Et celle-ci elle a déjà fait ses preuves !»

Pour Henri Prévost, CEO de BSPK, la crise sanitaire que nous vivons est un formidable révélateur. Si les gens sont de retour au travail, beaucoup cependant remettent en question leur fonction, le travail dans leur équipe, voire leur business model. Avec le confinement, en effet, beaucoup -guidés par une sagesse enfouie- découvrent comment prendre du temps pour le questionnement et faire des choix. Il s’agit autant de choix de vie privée que de vie professionnelle.

«Les valeurs de chacun se sont ajustées. Ce qui était important auparavant -la performance à tout prix, atteindre les résultats, battre la concurrence, gagner encore et toujours plus- ne l’est plus. En revanche, ce qui était secondaire est redevenu une priorité : la santé, les collègues, mais aussi prendre du plaisir et être heureux !» Pour le fondateur du cabinet de conseil, ces priorités retrouvées induisent une idée de sens; donner ou redonner du sens à ce que l’on fait.

Du sens, mais encore ?

BSPK a développé une méthode efficace, comprenant trois axes et trois piliers; une méthode qui délivre des résultats indéniables. Trois axes, tout d’abord : le temps, l’auto-discipline et la conscience professionnelle.

Henri Prevost : “Nous façonnons des solutions sur mesure, car c’est notre métier de nous occuper du patient plus que de la pathologie…”

Le premier axe concerne notre relation au temps. La dernière décennie a été particulièrement marquée par une accélération du développement des technologies et un état de course poursuite inlassable pour les entreprises. La relation de chacun au temps n’était rythmée que par un seul mot : l’immédiateté. «Tout, tout de suite et maintenant ! Une dictature qui a été stoppée net dans son élan à la mi-mars. Un temps d’arrêt qui a permis à tous de relativiser l’importance de ce facteur d’impatience.» Sans conteste, le phénomène est aujourd’hui sujet à une sérieuse remise en question.

Le second axe a trait à l’auto-discipline. Un art qui s’était perdu à grand renfort de laisser-aller, mais qui fait son retour en force à l’occasion des nouvelles mesures et règles à suivre en société. «La distanciation sociale et le respect des gestes barrière nous forcent à constater une évidence : quand on se plie aux règles, les résultats sont visibles

Le retour de la bienveillance

Le dernier axe est celui de la conscience professionnelle. Tout le monde s’accorde pour observer depuis ce printemps une nette propension à la bienveillance. Celle-ci se déploie sur quatre fronts : le respect du client, l’envie de prendre soin du client, le respect de ses collaborateurs et, enfin, l’envie de prendre soin de ses collaborateurs.

«Chez BSPK, nous avons constaté que les entreprises qui ont pris des nouvelles de leurs clients de manière totalement désintéressée pendant cette crise sont celles dont les carnets de commandes se remplissent aujourd’hui.» Pour Henri Prévost, ce simple acte de bienveillance, qui consiste à appeler ses clients, prendre des nouvelles de leur business et de la santé de leurs collaborateurs, démontre une empathie qui est aujourd’hui grandement valorisée…

Et vous, comment travaillez-vous ?

Du sens dans la relation, du sens aussi au travail. Lequel, selon BSPK, repose sur trois piliers : la pensée, les actions et les résultats. Pour 85 % de la population, les résultats sont la valeur dominante. C’est de cette manière qu’on leur a appris à penser pendant leur carrière. En clair, il est crucial d’atteindre les objectifs fixés. Véritable épée de Damoclès, cette exigence se traduit par une course à la performance effrénée chez les travailleurs et une tendance au micro-management chez les managers.

Et si l’on n’atteint pas à de bons résultats, on recule d’une case pour se pencher sur les actions entreprises. On adapte, on essaie autre chose. Mais nous remarquons que les habitudes sont tenaces. Le cœur de métier dicte souvent les comportements. En conséquence, on se retrouve pris dans un engrenage empirique, entre résultats et actions.

Très peu de gens ont recours au troisième pilier : la pensée. «Il est très rare que, lors de missions en entreprise, nous nous retrouvions face à quelqu’un qui se lève le matin en pensant au ‘pourquoi ?’. Pourquoi, en effet, est-ce que je fais ce métier ? Quelle est ma motivation ? Qu’est-ce que cela m’apporte ? À quoi est-ce que je contribue ? On rejoint ici les idées de culture, de mission et de valeurs de l’entreprise, assure Henri Prévost. Notre expérience nous a démontré que dans 95 % des cas, les collaborateurs ne savent tout simplement pas. Or, en 2020, le besoin de sens a plus que jamais la cote

S’épanouir par ses talents

Partant de ces constats, la méthode va alors donner des pistes aux entreprises désireuses de redonner du sens à leur existence et à celle de leurs collaborateurs. Il n’y a rien de tel que montrer par l’exemple.

La première étape consiste à interviewer tout le personnel, sans exception. Chacun -technicien, employé, manager ou directeur- reçoit les mêmes questions. Le processus ne réclame pas plus de deux heures par personne. A la clé, un diagnostic global de l’état de santé de l’entreprise.

Il est ensuite essentiel de déterminer le profil de chacun, selon un système d’étude de la personnalité (9 profils-type d’être humain). A l’issue, chacun en apprend plus sur lui-même, mais également sur la manière dont les autres fonctionnent, selon les profils. Cette étape permettra d’harmoniser les relations grâce à une meilleure compréhension de chacun.

De là, pour chaque collaborateur, 5 talents prédominants vont émerger. Contrairement à une flopée de compétences qui s’apprennent, le talent est inné. Les individus qui ont l’occasion de faire appel à leurs talents dans le cadre de leur travail sont ceux qui s’y épanouissent le mieux. Ici, on touche au besoin de réalisation et d’accomplissement de soi, au sommet de la pyramide de Maslow.

Extraire l’ADN de l’entreprise

Enfin, un test sur la motivation parachèvera le processus. Toutes ces données vont alors permettre d’extraire l’ADN de l’entreprise et de mettre en lumière toute une série de points à améliorer, mais aussi de points forts auxquels il ne faut pas toucher, qu’il faut au contraire apprendre à exploiter au mieux. En concertation avec le chef d’entreprise, une feuille de route sera alors établie. Et il conviendra de la suivre scrupuleusement dans les mois qui suivent. Celle-ci détermine entre autres les formations à prévoir pour libérer et valoriser le potentiel de chacun, de chaque équipe, et de l’entreprise dans son ensemble. Un point commun : l’humain.

«Les entreprises qui ont recours à ce type de méthode appartiennent à l’une des trois catégories, enchaîne Henri Prévost. Un : les entreprises en difficulté, que nous considérons comme ‘malades’. Deux : les entreprises performantes qui veulent être certaines de pouvoir tenir la distance, pour lesquelles nous y réalisons alors une sorte de ‘test à l’effort’. Et, trois : les entreprises à transmettre, qui désirent laisser un ‘mode d’emploi’ au repreneur, pour assurer une continuité sans heurt.»

Quel que soit le type de client, l’approche doit résolument être tournée vers l’intelligence collective. En somme, remettre l’humain au centre des préoccupations. «Nous façonnons des solutions sur mesure, car c’est notre métier de nous occuper du patient plus que de la pathologie. Jamais nous n’arrivons avec une solution toute faite. Car pour nous, aussi, il est important de donner du sens à notre démarche !»

Propos recueillis par Alain de Fooz

 

L’entreprise, cet organisme vivant

«Et si l’entreprise était un être vivant, un corps et ses collaborateurs les organes ?» Une métaphore que défend l’équipe de BSPK, qui intègre à sa méthode les bienfaits de l’entreprise libérée, la capacité d’adaptation et de collaboration des ressources humaines. «L’Entreprise est un patient, l’organigramme un organisme vivant et les collaborateurs ses organes vitaux.» Ainsi, le message est clair et explicite, orienté vers la santé managériale avec des vitamines pour le business ou un check-up des organes de l’entreprise.

«Jusqu’au début 2020, la tendance managériale était à la recherche d’agilité et de développement collaboratif, observe Henri Prévost. Mais aujourd’hui, avec le passage de la pandémie sur nos économies, il est plus que probable que nous allons voir émerger de nouvelles pratiques managériales.»

Le CEO et son conseil d’administration représentent le cerveau, avec la responsabilité de la vision, de l’objectif et la décision globale. D’autres organes sont essentiels et vitaux. Tendre vers une entreprise libérée et équilibrée requiert qu’aucun organe ne soit en compétition avec un autre comme dans l’organisme humain, un véritable système collaboratif où chacun remplit sa mission selon les circonstances.

Descendre le centre de décision de la tête vers le cœur !

«Notre vision de l’entreprise post-COVID-19 implique une remise en cause profonde du modèle traditionnel, une rupture immédiate et radicale des façons de concevoir les organisations, les niveaux pouvoirs, les relations et la prise de décisions… Aujourd’hui, une entreprise n’est plus une machine qui se règle et s’ajuste comme une mécanique pouvant être sollicitée et maitrisée à souhait.»

Aujourd’hui, le défi pour les entreprises est d’incarner, de véhiculer en interne et de porter en externe des valeurs fortes afin de répondre à une quête de sens. Le sens au sein d’une entreprise peut recouvrir plusieurs thématiques, comme l’environnement. C’est aussi comprendre l’évolution de l’organisation, les valeurs et être dans une démarche transparente.

Il faut descendre le centre de décision, de régulation de la tête vers le cœur ! L’intelligence émotionnelle est capitale. Redonner du sens au management passe par cette démarche. Il en est de même pour la performance de l’entreprise, sans un bon cœur vous devez stopper tout effort et la relance est toujours compliquée. 

Du généraliste à la polyclinique !

Pour bien vivre dans une entreprise, il n’y a pas que la rémunération, le style managérial, les possibilités de télétravail ou la voiture de fonction. Il y a aussi, et surtout, la capacité de l’organisation à générer l’engagement et le sentiment d’appartenance au groupe, à la marque, à une société avec le symbole des valeurs revendiquées par l’entreprise.

D’un côté, il y a le diagnostic général qui couvre l’ensemble de l’entreprise. D’un autre côté, il est aussi indispensable d’aller plus dans le détail en examinant chaque partie de l’entreprise. Ainsi, la sécurité informatique est un domaine qui mérite toute notre attention. Aucune entreprise ne pourra faire l’économie d’une analyse poussée afin de se prémunir des menaces cybernétiques qui peuvent porter atteinte à l’intégrité de ses ressources et données vitales. En étroite collaboration avec des cabinets d’avocats, banques, bureaux d’études, fiduciaires, réviseurs ou recruteurs, le diagnostic de généraliste de BSPK propose en plus les solutions d’une polyclinique managériale.

Innover…

Un traitement de fond : des vitamines pour les structures des entreprises, cultiver l’innovation, évoluer continuellement et mettre en place une culture de l’amélioration pour survivre à l’incertitude.

La méthodologie BSPK s’enrichit quotidiennement d’évolutions avec par exemple le Dr Nicolas Commune, docteur en sociologie et en anthropologie de la santé, spécialiste des méthodes de recueil et d’analyse de données qualitatives et qui a rejoint BSPK en 2019.

Car innover, ce n’est pas uniquement une question de technologie, ou la création d’un produit… Innover, c’est aussi trouver et implémenter de nouvelles manières de travailler à tous les étages de l’entreprise. Avoir la capacité de prendre des avis, déterminer et atteindre ses objectifs au quotidien.

 

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