Plus que les cadres, ce sont les jeunes qui n’arrivent pas à se déconnecter

Alors que la période estivale débute, la frontière entre vie professionnelle et vacances s’estompe de plus en plus, à tout le moins pour les salariés français. Est-ce si différent en Belgique et au Luxembourg ?

En 2023, 55 % des salariés estimaient que la charge de travail restait stable pendant l’été ; ils sont désormais 66 % à faire ce constat en 2025, a chiffré OpinionWay pour Factorial (étude réalisée entre juin et juillet 2025 auprès de 1061 employés de bureau, issu d’un échantillon représentatif de 1600 salariés français âgés de 18 ans et plus).

Impact de la pandémie

De toute évidence, les salariés ont toujours du mal à déconnecter. Il y a deux ans, ils étaient 32 % à être contactés pour le travail pendant leurs congés : aujourd’hui, ils sont 40 %. Notons que sur ce point, une fracture générationnelle émerge : 50 % des moins de 35 ans laissent le travail s’inviter en vacances, contre 22 % des plus de 50 ans en 2025.

Malgré ce fil rouge qui les retient, il semble paradoxalement difficile pour eux de reprendre « le rythme ». Si en 2023 ils étaient 59 % à être confrontés à cette problématique, ils sont aujourd’hui 64 % à avoir du mal à se remettre au travail.

Suite à la pandémie mondiale, le phénomène de « tracance » (télétravail sur son lieu de vacances) a pris de l’ampleur. En 2023, 27 % des répondants pratiquaient ce mode de travail tout en profitant de leur lieu de villégiature. Deux ans plus tard, la pratique semble s’être davantage démocratisée; ce chiffre est monté à 35 %.

Dans cette même logique et pour encadrer les pratiques, 69 % des salariés estiment que leur entreprise s’est dotée d’une politique claire (soit 8 points de plus qu’il y a deux ans). Pourtant, un tiers d’entre eux sont encore dans un flou organisationnel à ce sujet ; ce qui génère stress et déséquilibres dans les équipes.

Les TPE en retard

Si les outils numériques constituent un autre levier important pour encadrer cette période à risque, une partie non négligeable de salariés (27 %) estime que les outils de planification ne sont pas adaptés à la gestion des congés. De plus, 44 % déclarent qu’ils continuent de subir une forme d’hyper-connexion, sans outils spécifiques pour protéger leur repos. En particulier les plus jeunes. Par ailleurs, les petites entreprises accusent un certain retard en la matière : seuls 56 % des salariés de TPE déclarent bénéficier d’une politique claire de déconnexion, contre 73 % dans les PME.

« Une vraie coupure avec le travail n’est pas un luxe, mais une nécessité pour préserver la santé mentale, la motivation et l’engagement des équipes, estime Joris Parisot, Sales Manager, Factorial. Les entreprises qui encouragent la déconnexion estivale constatent non seulement une meilleure qualité de vie au travail, mais aussi un retour plus dynamique et créatif de leurs collaborateurs à la rentrée. Investir dans le droit à la déconnexion, c’est investir dans la performance durable de l’entreprise. »