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VMware, clients inquiets, analystes prudents

Juin 10, 2022 | Data Center | 0 commentaires

« Don’t Break VMware ! », les clients demandent à Broadcom de ne pas casser VMware. Certaines fusions et acquisitions font l’objet de controverses. Le rachat de VMware en particulier.

« Don’t Break VMware ! » Ce cri du cœur conclut l’enquête que vient de mener S&P Global Market Intelligence sur le rachat de VMware par Broadcom. Peu de réactions positives parmi les entreprises interrogées. Elles sont soit neutres (44 %), soit négatives (40 %). Du côté des clients à la fois de Broadcom et de VMware, les avis sont plus tranchés : 56 % voient d’un mauvais œil cette reprise. Première inquiétude : voir le rythme de l’innovation étouffé. Deuxième inquiétude : voir les prix s’envoler.

Vers un seul modèle économique, la souscription

Pour Gartner, le changement le plus préoccupant serait que Broadcom augmente le prix d’accès aux technologies de VMware. Au nom de « la valeur pour les actionnaires », Broadcom l’a déjà fait par le passé avec CA et Symantec.

Le cabinet s’attend aussi à un changement de modèle économique basé, prochainement, sur la seule souscription. Possible pour VMware ? En théorie, oui. Il n’empêche. Certains clients le refuseront… et partiront d’eux-mêmes. D’autres, déjà, s’inquiètent de savoir comment il peut être mis en œuvre sachant l’importance des besoins d’intégration au niveau de l’infrastructure. Pour Broadcom, ce sera l’affaire des partenaires, point.

Les petits clients VMware seront-ils les premiers à migrer ?

Quoi qu’il en soit, VMware serait loin d’être la première entreprise à donner la priorité aux logiciels en tant que service par abonnement et à son flux de revenus plus cohérent et plus fiable par rapport aux logiciels sous licence perpétuelle. Adobe a tristement déplacé ses applications Creative Suite vers un modèle d’abonnement Creative Cloud il y a près de dix ans, sans aucune option restante pour les clients qui préfèrent les licences perpétuelles. Microsoft propose toujours des licences perpétuelles pour ses applications Office pour Mac et Windows (Office 2021 est sorti en septembre), mais il ne fournit pas toutes les mêmes fonctionnalités que la version Microsoft 365 continuellement mise à jour.

Les analystes constatent par ailleurs « un afflux de clients de taille moyenne et plus petite cherchant à migrer ailleurs en raison des augmentations de prix extraordinaires et des difficultés liées au support ». Ce qui ne devrait pas gêner outre mesure Broadcom. Dans ces messages, le repreneur indique vouloir des focaliser sur quelques centaines de grands comptes.

Négociez les clauses de sortie

Autre questionnement, l’évolution des lignes de produits. Alors que les technologies de base comme VSAN, NSX et vSphere/ESXi verront probablement un investissement continu, d’autres risquent d’être abandonnées ou dépriorisés. Ainsi, Tanzu… même s’il s’agit d’un produit stratégique pour VMware. Idem pour certains produits de gestion comme vRealize.

Dans ce climat d’incertitude, Gartner conseille aux actuels clients de VMware de bloquer les prix obtenus sur le long terme avec la firme avant que l’accord d’acquisition ne soit conclu. « Ajustez les pratiques de négociation et imposez à VMware de s’engager par écrit sur des dispositions spécifiques avant de réaliser des investissements financiers importants ou stratégiques », peut-on ainsi lire dans un document. Ou encore : « négociez des clauses de sortie dans les prochains contrats pluriannuels ». Gartner propose également aux clients de veiller sur les solutions alternatives existantes le cas échéant.