Data Center

Infrastructure, Servers, Network, Storage

Simplification, mot d’ordre du CIO

Avr 21, 2023 | Data Center | 0 commentaires

Dans son Trends Report 2023, Insight insiste sur l’importance de la simplification, conseillant les entreprises de travailler entre groupes fonctionnels pour mieux comprendre l’inventaire et les coûts. Explications de Marie del Marmol.

L’heure est à la simplification. Marie del Marmol, Country Manager, Insight Belgium, le répète à l’envi. « Clarifier, éclaircir, rationaliser… » La pandémie a changé le paysage socio-économique au-delà de toute reconnaissance et, alors que nous continuons à nous adapter à ces changements, les troubles géopolitiques ont continué à bouleverser le monde. Les organisations sont confrontées à une inflation plus élevée, à une flambée des coûts de l’énergie, à des problèmes d’approvisionnement et à des contraintes budgétaires toujours plus strictes.

Marie del Marmol : « Les applicatifs sont restés à la traîne, ce qui a entraîné d’énormes quantités de dépenses IT fantômes et compliqué le tracking et le management. En 2023, davantage d’entreprises chercheront à faciliter l’accès de ces groupes à ce dont ils ont besoin grâce à des systèmes simples, dotés de contrôles non invasifs et utilisant un triage intelligent pour aligner les achats sur la stratégie IT ».

Tout change. Et vite. Proportionnellement, les coûts d’infrastructure ne cessent de diminuer, alors que les coûts applicatifs augmentent. Pour Marie del Marmol, il n’est plus question de couper dans les coûts à la hache. « Le système d’information a changé de statut. Il ne permet plus seulement aux organisations de gérer leur activité ; il est devenu le moteur qui les fait avancer. S’il est un gouffre financier, c’est un handicap : il impactera directement la rentabilité, empêchant les organisations de se développer sur le long terme… »

Surdimensionnement, première source de gaspillage du cloud

Alors que les coûts de l’énergie et des équipements flambent, les CIO sont aussi confrontés à une hausse des coûts des logiciels et services SaaS. Cette augmentation n’est pas toujours sensible immédiatement parce que les licences logicielles sont rarement renouvelées chaque année et que bien des responsables IT ont misé sur le cloud pour des achats en volume de services sur une durée de 3 ans ou plus. « Les coûts du cloud deviennent de plus en plus complexes à suivre et à comprendre, ce qui conduit également à des dépenses inutiles, constate Marie del Marmol. Le surdimensionnement est la première source de gaspillage du cloud… » En cause, un manque de visibilité sur son utilisation. 

Selon un rapport d’Anodot 2022, 44 % des IT Managers estiment qu’un tiers de leurs dépenses en matière de cloud est gaspillé. C’est énorme. En même temps, ce n’est pas une surprise. Le cloud est victime de son succès : on en veut toujours plus, quitte à ne plus pouvoir suivre les dépenses SaaS.

« Une voie se dessine : le FinOps. Un cycle en quatre phases synonymes de simplification : évaluation, information, organisation et optimisation. En collaborant avec des prestataires spécialisés, il est possible d’évaluer les ressources déployées, la stratégie financière et les outils utilisés. Ensuite, des recommandations peuvent être formulées et un plan d’action peut être établi pour capitaliser sur l’existant tout en optimisant la gouvernance et l’outillage. L’idée : mettre en place des balises sur chaque ressource et service pour obtenir une image précise des consommations et des coûts. Il est donc important de bien informer et visualiser les résultats afin de pouvoir prendre les décisions adéquates pour optimiser les dépenses. » 

La cybersécurité en mode holistique

En cybersécurité, c’est la question du chevauchement des solutions qui pose problème. En effet, trop de solutions en œuvre. De là, outre l’envolée des coûts, une réelle insatisfaction des responsables de la sécurité : inefficacité opérationnelle d’une pile de sécurité hétérogène et manque d’intégration, note Gartner. Il s’agit donc de réduire le nombre de fournisseurs. L’objectif est triple : optimiser les fonctionnalités, réduire les licences et contenir les coûts.

« Traditionnellement, la cybersécurité est considérée comme le service qui dit toujours non : un obstacle à l’innovation et au progrès, illustre Marie del Marmol. C’est le modèle qui ne fonctionne plus pour elles.

Souvent, l’architecture est trop complexe, disjointe, difficile à administrer. Elle ne donne pas à l’entreprise la certitude d’être protégée contre les menaces actuelles. Les risques ont été traités individuellement, un par un, ce qui est devenu ingérable et coûteux car ces contrôles de sécurité se chevauchent souvent, dupliquant les efforts et les fonctionnalités… »

De toute évidence, il existe des menaces de sécurité qui se situent entre ces solutions individuelles. Cela crée des manques de visibilité et peut conduire à ce que les menaces ne soient pas détectées. « Le moment est venu pour les organisations de simplifier ce processus. Si l’on considère la cybersécurité comme une approche holistique, qui soutient le fonctionnement de l’organisation et facilite son management, l’entreprise sera plus flexible en matière de menaces, mais elle sera également un moteur d’innovation et de réussite. »

La pandémie, révélateur des carences de gouvernance

Pour Insight, la simplification s’impose comme une tendance forte. L’intégrateur le démontre dans une étude qui se concentre spécifiquement sur les achats IT, les ressources, le partage de données, le réseautage et la cybersécurité. Il examine comment les démarches collaboratives dans ces domaines et entre les services peuvent conduire à une meilleure prise de décision, gouvernance et souplesse.

Dans ce contexte, la récente pandémie a été un révélateur des failles. On a pu mettre le doigt sur la prolifération de l’IT non connectée. On a carrément ouvert les portes sans se soucier de la cohérence de l’ensemble. L’individualité s’est imposée. Or, c’est le contraire qu’il fallait viser. « Il est important que les entreprises travaillent à travers les groupes fonctionnels pour regagner en clarté sur les stocks et les coûts, estime Marie del Marmol. Adopter une approche collaborative pour examiner et gérer les principaux domaines d’activité et services, au lieu de les considérer comme des entités distinctes, encouragera une meilleure prise de décision, une meilleure gouvernance et, au final, rendra une entreprise plus agile. »                                                                             

Simplifier les achats, anticiper les renouvellements

De fait, les processus simplifiés qui réduisent les inefficacités dans un secteur de l’entreprise auront sans aucun doute un effet d’entraînement ailleurs. Augmentez l’efficacité, simplifiez les achats IT, conseille encore la responsable d’Insight. De nombreuses organisations soutiennent désormais l’achat guidé de technologies par les utilisateurs et les grands groupes. « Les applicatifs sont restés à la traîne, ce qui a entraîné d’énormes quantités de dépenses IT fantômes et compliqué le tracking et le management. En 2023, davantage d’entreprises chercheront à faciliter l’accès de ces groupes à ce dont ils ont besoin grâce à des systèmes simples, dotés de contrôles non invasifs et utilisant un triage intelligent pour aligner les achats sur la stratégie IT ».

Une autre tendance d’achat dictée par l’environnement économique consiste à anticiper les renouvellements. Les organisations veulent une vision simplifiée de la demande consolidée afin de pouvoir acheter ce dont elles ont besoin. « Disposer de données provenant de tous les services IT, mais aussi juridiques et financiers, facilite la prise de décision et l’efficacité des dépenses. Simplifier, c’est cela aussi ! »

Simplification, le partage des données fera la différence

La dotation de ressources pour gérer le volume et la variété des achats IT sera notoirement limitée, prévient Insight. Moins de ressources et complexité croissante. En 2023, on se concentrera sur l’essentiel. Les entreprises rechercheront un support pour fournir des sources de données fiables permettant de piloter les achats à la cadence. Beaucoup, également, demanderont de l’aide pour interagir avec les fournisseurs.

« Réduisez le gaspillage, préoccupez-vous du partage des données, conseille encore Marie del Marmol. Une mauvaise qualité et disponibilité des données entraîne un gaspillage IT, augmente les risques et gonfle la dette technique aux dépens de la rentabilité de l’entreprise. »

Des conseils, encore ? La simplification est plurielle. Mettre en évidence les données de consommation effective pour les achats recensés. Informer la sécurité IT des produits et versions plus anciens utilisés pour aider à hiérarchiser les activités de correction. Développer une connaissance des dépendances et des interactions qui peuvent alimenter les plans de migration, de consolidation et de modernisation. Disposer des rapports et des conseils pour aider les responsables budgétaires à comprendre les causes des coûts IaaS, PaaS et SaaS et les opportunités de les aborder…