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L’IT et le spectre de la grande démission

Mar 14, 2022 | Data Intelligence | 0 commentaires

Les informaticiens sont plus enclins à quitter leur emploi que les employés d’autres fonctions, avec une intention de rester 10,2 % inférieure à celle des non-informaticiens…

Le spectre de la grande démission plane-t-il sur le marché de l’IT ? L’étude « Global Labor Market » de Gartner le laisse croire. Le cabinet d’études a interrogé 1 755 travailleurs IT dans 40 pays sur un total de 18 000 salariés tous secteurs confondus au cours du dernier trimestre de 2021. Le résultat le plus flagrant : seuls 29,1% des employés IT ont l’intention de rester dans leur entreprise actuelle. Soit le taux le plus faible (de 10 points) parmi les autres fonctions de l’entreprise.

« Alors que la rétention des talents est une préoccupation courante au niveau C, les CIO sont à l’épicentre. Avec une grande partie de leur main-d’œuvre à risque, insiste Graham Waller, Distinguished Vice President, Gartner. Nous avons entendu parler d’organisations informatiques mettant en œuvre des politiques de retour au bureau uniquement pour faire face à des démissions massives ! » Une autre facette de la grande démission !

Grande démission… ou le défi de la rétention

Premier constat : les CIO devront peut-être plaider pour une plus grande flexibilité dans la conception du travail que le reste de l’entreprise. De fait, les employés informatiques y sont plus susceptibles de partir, plus demandés. Ils sont aussi  plus aptes au travail à distance que la plupart des autres employés…

Deuxième constat : moins d’un tiers des travailleurs de l’informatique ont une forte intention de rester avec leur employeur actuel. En Asie, c’est encore moins (19,6 %). En Europe, la région la plus performante, seuls quatre informaticiens sur 10 (38,8 %) ont une forte intention de rester.

Le défi de la rétention des talents informatiques varie selon le groupe d’âge et la région. Par exemple, les informaticiens de moins de 30 ans déclarent deux fois et demie moins de chances de rester que ceux de plus de 50 ans. Seuls 19,9 % des informaticiens âgés de 18 à 29 ans ont une forte probabilité de rester, contre 48,1 % de ceux âgés de 50 à 50 ans. 70 ans.

Repenser les hypothèses obsolètes

Les données montrent que des politiques de travail plus flexibles et centrées sur l’humain peuvent réduire l’attrition et augmenter les performances. Dans une enquête Gartner menée en 2021 auprès de 3 000 employés dans un large éventail de secteurs, de fonctions et de zones géographiques, 65 % des employés informatiques ont déclaré que le fait de pouvoir travailler de manière flexible aura une incidence sur leur décision de rester dans l’organisation.

Gartner conseille aux CIO de repenser les hypothèses obsolètes sur le travail qui limitent inutilement. En particulier les heures de travail. Les entreprises progressistes permettent aux personnes et aux équipes de décider quand elles font de leur mieux et inventent de nouveaux horaires tels que la semaine de quatre jours. A reconsidérer aussi, le temps au bureau. La pandémie a brisé le mythe selon lequel les employés ne peuvent accomplir un vrai travail que dans un bureau où les gestionnaires peuvent les voir. La plupart des organisations planifient désormais un avenir hybride qui reconnaît que les employés peuvent être pleinement productifs à distance pour un travail « tête en bas », tandis que le bureau est le mieux adapté à certaines activités professionnelles telles que la connexion humaine et la collaboration.

Dépasser les paradigmes de l’ère industrielle

La culture des réunions commence à poser problème. Elle s’est imposée dans les années 1950 lorsque les gens devaient se réunir physiquement pour prendre des décisions. Désormais, les outils de collaboration asynchrones et synchrones permettent une prise de décision, une collaboration et une créativité distribuées.

« Les CIO qui adoptent une conception du travail centrée sur l’humain embaucheront, conserveront et surpasseront ceux qui reviennent aux paradigmes de travail de l’ère industrielle », estime encore Graham Waller. La grande démission ne serait donc pas une fatalité.