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Le BESS, pilier de la transition énergétique
Place au BESS ! Le stockage d’énergie sera l’arme secrète des datacenters bas carbone, estime Carlos Nieto, Global Product Line Manager Energy Storage, ABB.
Le BESS (Battery Energy Storage System) jouera à l’avenir, tant au niveau micro que national, un rôle majeur. Collectivement, les centres de données consomment environ 1 % de l’électricité mondiale. « Avec la croissance de la demande, cela ne fera qu’augmenter. Pour réduire la quantité d’électricité tirée du réseau, on se tournera naturellement vers la production d’énergie propre sur site. De là, un besoin évident de stockage… »
Pour Carlos Nieto, Global Product Line Manager Energy Storage, ABB, la tendance est nette. Encore faudra-t-il pouvoir stocker. En effet, les sources d’énergie éolienne et solaire dépendant des conditions météorologiques sont incroyablement difficiles à prévoir et ajoutent un nouveau niveau de complexité pour les opérateurs. Les centres de données ont besoin d’une alimentation continue et malheureusement, de par leur nature même, les énergies renouvelables ne peuvent pas offrir cela à elles seules.
Risque d’instabilité accru
Lorsqu’elle est associée à un BESS, l’énergie excédentaire peut être stockée. Elle est donc prête à être utilisée lorsque la production d’énergie diminue. Même pour les centres de données sans production d’énergie renouvelable sur site, le stockage sur batterie est de plus en plus important.
« La majorité des infrastructures de réseau existantes datent de plusieurs décennies et ont été conçues pour assurer un approvisionnement énergétique stable et fiable, en partant du principe que la quantité d’énergie injectée dans le réseau est toujours égale à la quantité consommée. C’était avant, précise Carlos Nieto. Aujourd’hui, le risque d’instabilité et de pannes de courant est accru. Les centres de données doivent être préparés pour garantir un fonctionnement continu. »
Smart is the new green
Souvent décrite comme « l’arme secrète » de la transition énergétique, la technologie BESS évolue et se développe constamment en phase avec l’accélération de l’innovation et de la numérisation pour offrir de nouvelles opportunités radicales en matière d’efficacité énergétique, d’optimisation énergétique et d’optimisation des actifs.
L’un des développements les plus importants du BESS est la transition vers la numérisation, observe-t-on chez ABB. « Lorsqu’elles sont associées à un EMS (Energy Management System) doté de systèmes de surveillance et de diagnostic, les données et analyses peuvent fournir les informations nécessaires pour mieux adapter la demande d’énergie aux exigences et améliorer l’efficacité globale du centre de données. »
D’autres avantages se présentent sous la forme d’une opportunité d’optimiser la production d’électricité en tirant parti de l’écrêtement des pointes et du transfert de charge pour réduire autant que possible les coûts énergétiques.
L’IA pour le stockage d’énergie de nouvelle génération
« Désormais, avec une couche d’IA, le fonctionnement du BESS devient réellement intelligent, s’enthousiasme Carlos Nieto. La gestion s’en trouve facilitée. Mieux, elle est optimisée ! »
Les opérations de stockage d’énergie peuvent être complexes car elles impliquent généralement une surveillance constante de tout, depuis l’état du BESS, les productions solaires et éoliennes jusqu’aux conditions météorologiques et à la saisonnalité. Ajoutez à cela la nécessité de prendre des décisions sur le moment de charger et de décharger le BESS en temps réel, et le résultat peut être difficile pour les opérateurs humains, explique le spécialiste d’ABB.
« En introduisant une IA de pointe, nous pouvons désormais réaliser tout cela en temps réel, 24 heures sur 24, pour une opération de stockage d’énergie beaucoup plus efficace et efficiente. »
Cela nécessite une approche en quatre volets : acquisition de données, prédiction, simulation et optimisation. Grâce à l’apprentissage automatique avancé, le système peut constamment traiter, analyser et exploiter les données. Ces informations sont associées à des informations plus larges sur la météo, la saisonnalité et le marché pour prévoir les attentes futures de l’offre et de la demande. Comme étape finale, une simulation quantifie dans quelle mesure les prédictions ressemblent aux mesures physiques réelles pour fournir une validation plus approfondie.
Plus de visibilité, donc plus d’anticipation
« A la clé, un nouveau potentiel radical d’optimisation de l’énergie et des actifs, se félicite Carlos Nieto. L’analyse prédictive permet aux opérateurs de sauvegarder et de distribuer plus efficacement les ressources auto-générées. Et, ainsi, mieux se préparer à la demande à venir. On peut aussi viser le statu quo en permettant aux utilisateurs d’identifier et de résoudre les problèmes avant qu’ils ne s’aggravent et d’anticiper des pannes. »
Le surplus d’intelligence renforce la visibilité, de l’état de charge au repos jusqu’à la profondeur de décharge et sur la façon dont ces facteurs peuvent dégrader la batterie au fil du temps. Cela facilite aussi la prévision de l’usure, augmente la durée de vie globale et, en fin de compte, le retour sur investissement pour l’utilisateur final.