Les projets informatiques privilégient trop les achats à l’utilisation
En collaborant plus étroitement et en analysant le TCO (Total ost of Ownership) d’un projet informatique, les entreprises peuvent éviter les coûts inutiles et le gaspillage. Explications de Luc Costers, Regional Leader Nutanix Belux, CEI & Eastern Europe.
Les organisations cherchent constamment des moyens d’optimiser leur efficacité et de réduire leurs coûts. Il est donc surprenant que l’informatique soit encore souvent cloisonnée par rapport à d’autres services comme les achats et la finance.
« Il n’y a pas si longtemps, notre pays craignait une panne d’électricité, observe Luc Costers Que l’informatique soit une grande consommatrice d’énergie n’est plus une surprise. Les centres de données continuent de croître et consomment une part importante de l’électricité. Cela dépend en grande partie de l’infrastructure. Plus on connecte de composants, plus on consomme d’électricité. »
Le problème énergétique n’est pas si grave. La crainte de panne d’électricité semble désormais révolue. Mais cela ne signifie pas qu’une solution à long terme ne soit pas nécessaire. Au lieu de se contenter d’envisager l’achat d’un produit, les entreprises devraient également en définir immédiatement l’utilisation, afin d’acquérir les produits adaptés. « Parfois, choisir une solution moins chère est suffisant, mais l’option la plus onéreuse peut aussi s’avérer la meilleure, à condition d’utiliser le produit correctement ! »
Connaître son TCO
Pour comprendre l’impact réel d’un projet informatique, les entreprises doivent avoir une vision claire de son coût. Dans le cloud, ce TCO englobe de nombreux facteurs, tels que les coûts du centre de données (loyer, refroidissement, maintenance), la capacité requise tout au long du projet (par exemple, est-il possible d’évoluer linéairement ou faut-il acheter une capacité maximale inutile dès le départ ?), le personnel nécessaire à la gestion de l’infrastructure, la consommation énergétique, les licences et le support, etc.
« Le calcul du TCO ne peut se faire qu’en réunissant toutes les parties prenantes : informatique, achats et finance. Ces services travaillent souvent en silos, continue Luc Costers. Cela signifie que le service informatique prend parfois des décisions sans tenir compte des besoins réels de l’entreprise. Par exemple, il peut acheter de la capacité supplémentaire simplement pour plus de sécurité et éviter les problèmes. Mais si cette capacité s’avère inutile, elle peut s’avérer coûteuse, non prise en compte par le service financier. »
Soyez critique envers les hyperscalers
En collaborant plus étroitement, les services peuvent également porter un regard plus critique sur les hyperscalers. Les entreprises sont souvent attirées par la flexibilité et l’évolutivité de services comme Azure, AWS ou Google Cloud. « En pratique, toutefois, les coûts peuvent être plus élevés que prévu. Cela s’explique par le manque de clarté du périmètre du projet et l’absence de processus de gouvernance pour empêcher la prolifération du cloud. La récupération de données depuis le cloud, par exemple, peut s’avérer très coûteuse (coûts de sortie). L’informatique, les achats et les finances détiennent chacun une pièce du puzzle et peuvent ainsi garantir à l’organisation de faire les meilleurs choix. »
Un deuxième aspect du problème est le micro-gaspillage. Le personnel informatique a parfois tendance à réserver des ressources par précaution ou à laisser les serveurs fonctionner en continu. Or, ces derniers consomment de l’énergie lorsqu’ils restent actifs inutilement. Et l’entreprise doit également en payer le prix. Une bonne consultation permet, là encore, de mieux informer le service informatique sur les besoins de l’entreprise. Cela permet de désactiver temporairement les serveurs redondants via la mise en veille prolongée.
Intelligent plutôt que frugal
« Nous avons besoin d’un modèle qui gère l’argent de manière intelligente et non frugale. Il faut toujours répondre aux besoins du client et croître de manière linéaire. Au lieu de remplacer chaque lettre d’un bloc de Scrabble, il suffit d’en ajouter une », illustre Luc Costers.
Inutile de jeter complètement un ancien serveur si on peut simplement y ajouter de nouveaux composants. Grâce à cet état d’esprit, nous aidons les entreprises à réduire leur consommation d’énergie et, in fine, à économiser sur les coûts informatiques inutiles.