Les tarifs de VMware ont augmenté entre 800 et 1.500% !
Publication du deuxième rapport ECCO (European Cloud Competition Observatory ) sur le dossier Broadcom. Faute d’alternatives, la majeure partie des clients ont signé à contrecœur de nouveaux contrats pour les logiciels VMware.
« Approche de plus en plus litigieuse », « amplification des pratiques anticoncurrentielles »… Aucune avancée n’a été constatée. Par conséquent, l’ECCO salue la décision de l’association allemande des consommateurs informatiques, VOICE, de déposer une plainte officielle contre Broadcom auprès de la Commission européenne. Ce rapport de l’ECCO non seulement réaffirme le statut rouge de Broadcom et appelle à des enquêtes officielles urgentes, mais décrit également un ensemble d’exigences minimales nécessaires pour réinitialiser la concurrence dans cet aspect vital de l’économie du cloud en Europe.
ECCO a été créé dans le cadre de l’accord entre le CISPE et Microsoft pour résoudre les plaintes de concurrence déposées par le CISPE. ECCO est un organisme de surveillance indépendant composé de membres du CISPE, avec le soutien, en qualité d’observateurs, d’organisations clientes européennes telles que CISPE Solutions Magazine
pour la Belgique ; il fonctionne de manière indépendante sous l’égide du CISPE.
La « brutalité » des changements
Dans son rapport de mai 2025, Broadcom écope d’un nouveau carton rouge. L’observatoire rappelle que depuis le rachat de VMware, Broadcom a mis fin aux licences perpétuelles et consolidé son portfolio avec des offres groupées imposant de payer pour des logiciels superflus. Les nouveaux abonnements ont entrainé « des augmentations exponentielles et injustifiées des coûts de licence », avec des prix souvent multipliés par dix. Des membres du CISPE ont signalé des hausses entre 800 % et 1500 %. Une remise de 30% à 50% sur la hausse des prix est généralement proposée mais à condition d’accepter des contrats fixes de trois ans.
L’ECCO rappelle la « brutalité » des changements. Et regrette l’absence d’alternatives immédiates qui a pour conséquence de contraindre les clients à accepter sous pression de nouveaux contrats. D’ailleurs tous les membres du CISPE, à l’exception d’un seul en position de couper les ponts avec VMware, ont dû se plier aux nouvelles règles. Beaucoup ont dû également faire évoluer leur infrastructure pour limiter l’impact, fragilisant encore leur équilibre financier.
Pas de recherche de solution
Un autre point de mécontentement est la difficulté d’accès au programme partenaires, surtout pour les petits fournisseurs de services cloud (CSP). Sont également critiquées les modifications apportées au programme, qui obligent les partenaires à choisir entre le statut de prestataire de services et celui de revendeur, alors qu’ils cumulent souvent ces deux rôles en Europe.
Au final l’observatoire estime que depuis son premier rapport, Broadcom a amplifié ses pratiques anticoncurrentielles et est resté sourd au dialogue.« Contrairement à Microsoft, Broadcom ne manifeste aucun intérêt pour la recherche de solutions, ni même pour la collaboration avec les fournisseurs d’infrastructures cloud européens, commente Francisco Mingorance, Secrétairy General, CISPE. Broadcom peut signaler que la plupart ont signé de nouveaux contrats, mais nous savons que ceux-ci sont punitifs et menacent la viabilité des fournisseurs de services liés à l’écosystème VMware. Il est urgent d’agir. »