En 2025, a calculé Start it@KBC, l’IA représente au total 46,9 % du nombre total de start-ups
Le plus grand accélérateur d’Europe a analysé les données de 1.839 start-ups participantes entre 2014 et aujourd’hui. L’ascension de l’IA est manifeste. Et tout indique que leur nombre continuera à croître.
Dans la catégorie software, qui représente 63,3 % des start-ups participantes, l’ascension de l’IA est particulièrement marquante : 74 % de toutes les start-ups logicielles actuelles sont des entreprises IA. En 2025, l’IA représente au total 46,9 % du nombre total de start-ups. Une hausse spectaculaire puisque, sur l’ensemble de la période 2014-2025, l’IA ne représente que 11,8 % du nombre de start-ups logicielles, soit 6,5 % du total.
Dans la catégorie hardware, la mécatronique forme la plus grande sous-catégorie, avec 72,2 %. Sur toute la période 2014-2025, elle représentait 46,8 %, soit 7,6 % du nombre total de start-ups. La mécatronique désigne les systèmes mécaniques combinant hardware, électronique et software : voitures, robots, équipements de production avancés…
« En peu de temps, l’IA est devenue la technologie du moment : près de la moitié des start-ups s’y consacrent aujourd’hui. Et comme nous n’en sommes qu’au début, nous nous attendons à ce que leur nombre continue à progresser », assure Lode Uytterschaut, Founder & CEO, Start it @KBC.
Passionnant, mais risqué
En même temps, le risque de bulle est très réel : beaucoup d’argent afflue aujourd’hui vers l’IA. « A ce rythme, le bon grain sera tôt ou tard séparé de l’ivraie. Les enjeux éthiques, comme les chatbots qui tiennent des propos racistes ou les personnes qui utilisent des chatbots comme thérapeute sans être conscientes des risques liés au respect de la vie privée, sont des défis auxquels nous n’avons pas encore de réponse. Par ailleurs, l’IA passera d’une fonction surtout ‘explicative’ à une fonction plus exécutive : c’est passionnant, mais aussi très risqué. »
Malgré l’effet de bulle, l’IA est devenue incontournable dans notre quotidien grâce à ses nombreuses applications. Contrairement, par exemple, à la blockchain, dont le champ d’application est beaucoup plus limité et qui, comme prévu, a dépassé son effet de mode, avec une part très restreinte de 0,7 % sur la période 2014-2025.
En termes de business model, le B2B l’emporte largement sur le B2C avec, en 2025, 75,5 % du nombre total de start-ups B2B, contre 24,5 % B2C. Lode Uytterschaut y voit « un pourcentage logique étant donné la position historique de la Belgique comme petit pays B2B avec un secteur de services développé dans le marché européen fragmenté, mais supérieur aux moyennes internationales qui se situent entre 60 et 65 %. À titre de comparaison, Y Combinator, le principal accélérateur mondial, connu pour son orientation B2B, comptait 70 % de start-ups B2B en 2023. »
Le software séduit le plus les investisseurs ; le hardware attire les plus gros montants
En examinant les technologies les plus populaires auprès des investisseurs, nous constatons que la majorité des investissements vont au software : 80 %, contre 19 % pour le hardware. Le 1 % restant ne relève d’aucune des deux catégories.
« Rien d’étonnant à ce que le software soit plus populaire auprès des investisseurs : les coûts de démarrage sont plus faibles et l’évolutivité plus élevée. De plus, aucun long délai de développement ni problème logistique ne vient noircir le tableau, tandis que l’itération est simple et que le coût marginal par ‘article’ vendu est minime. En d’autres termes, c’est beaucoup moins complexe à mettre en place que du hardware , explique Andy Gijbels, CTO, Start it @KBC. Compte tenu du potentiel et de la popularité de l’IA, nous nous attendons à ce que les investissements dans les logiciels continuent d’augmenter ces prochaines années, même s’il y aura tôt ou tard un recul, lorsqu’il deviendra évident que toutes les start-ups IA travaillant sur la même idée ne survivront pas. Nous prévoyons même que cela se produise dans les deux ans à venir, quand les start-ups qui lèvent de l’argent aujourd’hui mais ne trouvent pas assez de traction se retrouveront à nouveau sans fonds. »
Les medtechs attirent le plus d’argent
Le fait que plus d’investissements aillent au software ne signifie pas pour autant que les start-ups hardware ont moins de chances de lever des fonds : comme il y a plus de start-ups logicielles, elles attirent logiquement plus d’investissements. En revanche, elles ne lèvent pas les plus gros montants par investissement en moyenne : cet ‘honneur’ revient aux start-ups medtech qui doivent faire approuver et tester leurs produits avant même d’envisager la production ou la commercialisation.
La mécatronique ou d’autres sous-catégories hardware présentent elles aussi des besoins en capital plus élevés que les logiciels. La faible position de l’IA dans ce classement s’explique par un biais de récence : la plupart des start-ups IA sont encore trop jeunes pour avoir levé des fonds, ce qui tire fortement la moyenne vers le bas.
Les start-ups de Start it @KBC ont plus de chances de survie
Parmi les 1.839 start-ups ayant participé au programme depuis 2014, 67 % sont encore actives aujourd’hui. Les start-ups de Start it @KBC font bien mieux que les moyennes générales : après cinq ans, 73 % d’entre elles environ existent toujours, contre seulement 51 % selon un benchmark international pour les start-ups ayant levé du capital-risque.
Notons encore que 221 start-ups de l’écurie Start it @KBC ont déjà levé plus de 1 million EUR, 119 ont dépassé les 2 millions. Ensemble, elles ont levé plus de 1,1 milliard EUR et créé plus de 12.000 emplois, faisant de cet écosystème l’un des plus grands employeurs de Belgique. Des noms connus comme Aikido Security, Bolt, Loop Earplugs, Conveo, Keyrock, Segments.ai, Crazy Games et Ritchie font partie des plus belles réussites.