Des grandes idées à la réalité des investissements, c’est le grand écart !
Le moins cher l’emporte sur le durable. Pour Seagate Technology, on se trompe. Le spécialiste du stockage exhorte l’écosystème des datacenters à passer du discours au concret. Ce n’est pas gagné.
Si l’impact environnemental est une préoccupation majeure, affichée par 95 % des 330 professionnels des datacenters (11 pays) interrogés, cette préoccupation ne se traduit pas dans les décisions d’achat. Seuls 3,3 % d’entre eux accordent une priorité à l’impact environnemental lors de leurs choix d’achat…
Les principaux obstacles à la durabilité des datacenters sont de différents ordres. Un : une consommation énergétique élevée (53,5 %). Deux : des besoins en matières premières (49,5 %). Trois : des contraintes d’espace physique (45,5 %). Quatre : des coûts d’infrastructure (28,5 %). Cinq, enfin, des coûts d’acquisition (27 %).
Seagate Technology épingle aussi la déconnexion dans la gestion du cycle de vie : 92,2 % des professionnels interrogés reconnaissent l’importance de prolonger le cycle de vie des équipements de stockage, mais seulement 15,5 % le considèrent comme un facteur d’achat majeur.
Durable, trois options
« Les datacenters font l’objet d’une surveillance étroite, non seulement parce qu’ils prennent en charge les charges de travail de l’IA moderne, mais aussi parce qu’ils sont en passe de devenir l’un des secteurs les plus énergivores de l’économie numérique, commente Jason Feist, Senior VP, Products & Markets, Seagate Technology. Cela exige un changement fondamental dans notre façon de concevoir l’infrastructure de données : non pas comme un compromis entre coût et durabilité, mais comme une opportunité d’optimiser les deux. »
Lorsque les entreprises développent leurs capacités de gestion des données, trois options s’offrent à elles : améliorer l’efficacité de leur infrastructure existante, étendre l’empreinte de leurs centres de données ou migrer leurs charges de travail vers le cloud. Chaque option implique des compromis entre coût, empreinte carbone et contrôle, ce qui indique que le coût total de possession et la durabilité peuvent être des objectifs compatibles. Les décisions en matière de consommation d’énergie, d’utilisation de l’espace, d’utilisation des matières premières et d’investissement dans les infrastructures ont désormais un impact sur les performances de l’entreprise et les résultats environnementaux.
Une approche holistique
Le rapport « Decarbonizing Data » propose trois piliers stratégiques pour bâtir un avenir plus durable pour les données. Premièrement, les progrès en matière de puissance de calcul, de densité de stockage et de technologies écoénergétiques, telles que le refroidissement liquide et par immersion et l’amélioration des systèmes CVC, peuvent jouer un rôle crucial dans la réduction significative de la consommation d’énergie et des émissions de carbone.
Deuxièmement, des pratiques telles que la remise à neuf, la réutilisation et la maintenance des équipements de stockage pour prolonger leur durée de vie et réduire les déchets sont cruciales, tout comme une surveillance environnementale en temps réel et un reporting transparent pour encourager la responsabilisation au sein de l’environnement des centres de données.
Troisièmement, le rapport souligne que parvenir à une réduction significative des émissions, couvrant les Scopes 1, 2 et 3, tels que définis par le Protocole sur les gaz à effet de serre, nécessite une collaboration tout au long de la chaîne de valeur. Cela inclut la collaboration entre les fournisseurs et les prestataires de services cloud.
« Le développement durable ne peut être résolu de manière isolée, insiste encore Jason Feist. Une approche holistique couvrant l’infrastructure, la gestion du cycle de vie et la responsabilisation à l’échelle du secteur pourrait garantir que la croissance de l’IA et des opérations des centres de données ne se fasse pas au détriment de l’environnement. »