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2021, ça va secouer selon le CTO d’Amazon

Déc 29, 2020 | Data Intelligence | 0 commentaires

Huit prédictions de Werner Vogels, Chief Technology Officer, Amazon, sur la façon dont la technologie continuera de changer nos vies en 2021. Ca va secouer !

Demain, le cloud sera partout

Le temps où le cloud est stocké dans un centre de données centralisé sera bientôt révolu. Des applications basées sur le cloud permettent déjà d’améliorer les performances des navires en mer, des avions, de nos voitures ou de nos maisons. En 2021, le cloud sera partout !

Les opérations qui nécessitent une très faible latence, telles que la conduite autonome, le traitement et la traduction en langage naturels, ou encore la gestion active des infrastructures vitales, n’ont plus besoin de faire des aller-retours depuis des coins reculés du globe vers un serveur central. «Les tâches peuvent maintenant commencer à se produire là où les résultats sont le plus nécessaires», estime Werner Vogels. Résultat : Les voitures autonomes deviennent réelles et les conversations avec des services comme Alexa deviennent plus naturelles.

«À mesure que le cloud s’étend hors des emplacements centralisés et dans les environnements dans lesquels nous vivons et travaillons chaque jour, nous verrons de plus en plus que le même logiciel qui s’exécute dans le cloud fonctionnera près de vous, ce qui conduira à des améliorations dans tous les aspects de nos vies, des soins de santé au transport, en passant par les divertissements, la fabrication et plus encore. En 2021, cette poussée s’accélérera.»

2021, l’Internet du Machine Learning

«Aujourd’hui, nous générons plus de données en une heure qu’en l’an 2000 ! Et plus de données seront créées dans les trois prochaines années qu’au cours des 30 dernières années…» Aussi, la seule façon réaliste de traiter toutes les informations auxquelles nous avons accès est d’utiliser des outils d’assimilation et d’agrégation, mariés à des modèles de Machine Learning (ML) qui peuvent aider à leur donner un sens. Il n’est donc pas étonnant que le ML se soit généralisé cette année.

Werner Vogels : «Aujourd’hui, nous générons plus de données en une heure qu’en l’an 2000 ! Et plus de données seront créées dans les trois prochaines années qu’au cours des 30 dernières années…»

À l’avenir, les modèles de ML fonctionnant dans des dispositifs à la périphérie pourront nous aider à prédire toutes sortes de situations. Ainsi, pour les incendies de forêt qui ont fortement touché l’Australie en modélisant les conditions seconde par seconde. Cela permettra d’obtenir des données pour aider les secours à prévenir et à agir en conséquence. que nous voyons dans le monde entier.

«La technologie et les technologues soutenus par les décideurs politiques et les communautés peuvent avoir un impact positif sur le monde qui nous entoure, estime encore Werner Vogels. Que ce soit pour les soins, l’acheminement de nourriture aux personnes qui en ont le plus besoin ou la lutte contre les effets du changement climatique.»

La mort du clavier, victime du vocal

«En 2021, les images, la vidéo et l’audio parleront plus que les mots, assure Werner Vogels. J’ai parlé de ‘la mort du clavier’ due à l’essor rapide de l’informatique à commande vocale, plus encore de la montée en puissance des interfaces utilisateur qui permettent aux humains de communiquer avec les machines. Même progressive, la disparition du clavier se poursuivra.»

Au cours de cette année, nous avons énormément communiqué par le biais de l’audio, de la vidéo et des images. En conséquence, la quantité de texte que nous consommons sur nos écrans diminue. Ainsi, en moyenne, 80 % des contenus publiés sur Twitter contiennent une image ou une vidéo. Souvent, ils ne sont qu’une image ou une vidéo. En conséquence, au cours de l’été, Twitter a commencé à proposer des tweets audios pour les utilisateurs d’iOS, confirmant ainsi la tendance.

«Les entreprises qui souhaitent s’adapter aux besoins de leurs clients doivent être très conscientes de l’arrivée de ces nouveaux outils, plutôt que de se concentrer sur les moyens de communications traditionnels. Lorsqu’il s’agit d’établir des relations et de faire des transactions avec une marque, les clients veulent aller à l’essentiel. Les entreprises devraient donc mettre à profit cette évolution… en s’éloignant du clavier.»

Tirer les leçons de la distanciation

En 2020, nous avons été initiés à la distanciation sociale. A travers celle-ci, nous avons eu la possibilité de repenser la façon dont nos villes vivent, respirent et permettent de se mouvoir. Et de nous rendre compte que de nombreux lieux où nous vivons et travaillons ont été construits sur des hypothèses vieilles de plusieurs décennies, voire plusieurs siècles…

«Grâce à l’analyse avancée des données, 2021 sera l’année où nous commencerons à trouver comment mieux concevoir nos villes pour nous donner les avantages de la distanciation sociale, sans nous sentir si éloignés. Notre planification prendra en compte des éléments tels que la manière d’assurer la bonne santé et la sécurité des populations. C’est la véritable convergence du numérique et du physique.»

Par exemple, grâce aux technologies avancées d’analyse des données et au ML, les villes pourront analyser le trafic piéton pour comprendre comment les personnes se déplacent, qu’il s’agisse d’entrer dans un stade, de sortir d’une épicerie ou de la fréquentation des transports en commun.

L’apprentissage à distance gagne sa place dans l’éducation

«Si nous avons lentement commencé à voir des changements grâce à des options en ligne comme Coursera, les progrès sont lents. Avec la COVID-19, l’éducation a été contrainte de se réinventer rapidement, presque plus que tout autre secteur. Pour moi, estime Werner Vogels, il n’y aura pas de retour en arrière.»

Dès 2021, prédit-il, nous verrons que l’apprentissage à distance peut fonctionner, constituer une meilleure option pour certains. Et jouer un rôle positif et plus durable dans l’éducation.

Bien évidemment, nous n’avons pas besoin d’une crise sanitaire mondiale pour que les cours en ligne aient un sens. La possibilité de suivre des cours -et de travailler- à distance à tout moment signifie également que les enfants peuvent rester à la maison lorsqu’ils sont malades, en ne prenant pas de retard sur leurs camarades de classe. Et s’il n’y a pas d’école du tout ? Avec une connexion internet, il y a au moins la possibilité de suivre un certain type d’enseignement.

«Les cours à distance donnent aux systèmes scolaires et aux élèves la souplesse nécessaire pour réagir à des événements imprévus, qu’il s’agisse de pandémies, de catastrophes naturelles ou d’origine humaine, afin de poursuivre l’apprentissage.»

Le cloud et ses opportunités pour les plus petites entreprises

«En 2021, nous assisterons à un changement majeur : de très petites entreprises commenceront à utiliser le cloud pour atteindre leurs clients. Nous assisterons à une explosion de l’utilisation des technologies au bénéfice de ces organisations.»

Cela les aidera à implémenter leurs projets, de la mise en place d’un chatbot pour répondre aux questions les plus fréquemment posées, à celle d’un système de gestion des relations avec la clientèle très simple, utilisable en quelques minutes.

Werner Vogels voit un énorme potentiel auprès des très petites entreprises. En Afrique subsaharienne, cite-t-il, 90 % des entreprises sont des petites entreprises, qui représentent 40 % du PIB. C’est encore plus flagrant dans les pays d’Asie du Sud-Est, où les petites et microentreprises représentent 99 % des organisations dans plusieurs secteurs clés, notamment le tourisme et l’artisanat.

«Comme ces petites entreprises apportent au monde des perspectives inédites de par leurs produits, on peut s’attendre à ce qu’elles commencent à surpasser nombre de pratiques commerciales visibles dans les pays établis. Ces pays ne sont pas accablés par une technologie héritée ou une réflexion sur ce qui est possible pour eux : ils ne s’imposent pas de limite !»

L’informatique quantique commence à s’épanouir

«Nous avons vu à maintes reprises, dans le passé, que l’on peut démocratiser la technologie la plus avancée et la plus complexe et la rendre abordable, disponible et compréhensible pour le plus grand nombre, de grandes choses se produisent.»

Lors de re:Invent 2019, Amazon a annoncé Braket, un service d’informatique quantique entièrement géré qui aide les chercheurs et les développeurs à se lancer dans cette technologie pour accélérer la recherche et la découverte. Et en 2020, Amazon l’a mis à la disposition de tous. Avant Braket, seuls les instituts de recherche les plus avancés au monde ou les entreprises les plus riches avaient accès à l’informatique quantique. Avec Braket, tout le monde peut désormais utiliser des machines quantiques pour seulement 0,30 USD.

«Avec le temps, probablement au cours des dix prochaines années, nous verrons l’informatique quantique transformer des domaines tels que le génie chimique, la science des matériaux, la découverte de médicaments, l’optimisation des portefeuilles financiers, ou encore le Machine Learning. D’après notre expérience dans la mise en place de technologies avancées de l’informatique dématérialisée à la portée de tous, 2021 sera l’année de l’épanouissement pour l’ordinateur quantique.»

La dernière frontière…

Plutôt que de faire le tour du monde, nous devrions nous élever au-dessus de lui pour que la technologie puisse réaliser son potentiel dans notre quête de vivre mieux.

«En 2019, nous avons lancé un service appelé AWS Ground Station qui permet de contrôler les communications par satellite, de traiter les données et de dimensionner les opérations sans avoir à se soucier de la construction ou de la gestion de sa propre infrastructure de station au sol. Si ce service a connu un essor fantastique, nous pensons que ce n’est que le début. En 2021 et après, je prédis que le domaine spatial sera celui dans lequel nous observerons certaines des plus grandes avancées en matière de technologies de l’informatique dématérialisée.»

Amazon a déjà constaté que la possibilité d’accéder à des données satellitaires et de les traiter aide les chercheurs à suivre la récession glaciaire, les agences maritimes à protéger les réserves marines vulnérables et les agronomes à mieux prévoir l’approvisionnement alimentaire. «Les start-ups cherchent à faire du domaine spatiale le foyer d’un nouveau type de réseaux rapides et sécurisés, observe encore Werner Vogels. En rendant l’accès au domaine spatial abordable et accessible à tous les développeurs, je suis impatient de voir les innovations qui reviendront sur terre et qui pourront tous nous aider à croître et à prospérer.»