Les principaux freins à la résilience ne relèvent pas du manque d’outillage, mais de causes organisationnelles plus profondes
Malgré des investissements massifs dans les outils digitaux, les entreprises peinent encore à structurer une résilience IT réellement opérationnelle. Selon SolarWinds, la fragilité l’emporte, à défaut d’agilité.
89 % des responsables informatiques de la région EMEA considèrent leur organisation comme résiliente. Cependant, seuls 34 % se qualifient de très résilients. Cela indique que cette confiance ne reflète pas forcément la préparation opérationnelle en temps réel. Tel est le premier constat de l’étude « Fragile to Agile: The State of Operational Resilience », que vient de publier Solar Winds après avoir interrogé plus de 200 professionnels de l’IT de la région EMEA. Si la confiance dans la résilience opérationnelle s’accroît, les défis quotidiens continuent de mobiliser des ressources importantes.
Le rapport a également montré que 45 % des responsables IT de la région EMEA consacrent encore un quart de leur semaine de travail à la résolution de problèmes critiques et d’interruptions de service. Cela met en évidence un décalage entre la résilience perçue et la réalité opérationnelle.
De plus, 35 % des répondants ont identifié la lourdeur des processus, et non la technologie, comme le principal obstacle à l’amélioration de la résilience. Une personne sur deux a imputé la responsabilité à des processus obsolètes lors des perturbations.
Obstacles à la résilience opérationnelle
« Face à des problèmes et des perturbations informatiques, l’urgence peut pousser les entreprises à recourir à des solutions technologiques tactiques, comme de nouveaux outils, observe RJ Gazarek, Product Marketing Leader, SolarWinds. Cependant, comme le suggère ce rapport, une technologie sans stratégie globale ne produira pas les résultats escomptés. Les organisations doivent tenir compte des utilisateurs, de leur expertise et de la manière dont ils prévoient d’exploiter les outils mis à leur disposition. »
Plutôt que de pointer du doigt le manque de technologies appropriées comme facteur principal, les répondants citent les problèmes de flux de travail et la constitution d’équipe comme facteurs clés d’une prévention et d’une atténuation inadéquates des problèmes.
Un révélateur de maturité
De nombreuses organisations ne suivent pas non plus des indicateurs critiques comme le temps moyen de détection, de reconnaissance et de résolution (MTTX). Parmi celles qui le font, la plupart citent l’outillage (73 %), le flux de travail (67 %) et la structure de l’équipe (44 %) comme des facteurs majeurs de performance.
Le rapport 2025 de SolarWinds rappelle que la résilience IT ne peut plus être abordée comme un supplément de robustesse. Elle s’impose comme une composante stratégique à part entière, structurée autour d’axes tangibles : la lisibilité des flux, la mobilisation des compétences, la gouvernance des indicateurs et l’adéquation des outils. En ce sens, elle devient un révélateur de maturité organisationnelle.
L’enjeu n’est pas seulement de mieux réagir aux incidents, mais d’apprendre à les anticiper, à les absorber et à en tirer parti dans une logique d’amélioration continue. La résilience n’est plus une posture défensive : elle devient une capacité dynamique. De là, l’importance de l’agilité.