La fatigue numérique, un fléau qui prend de l’ampleur. Retour au papier !

Ultra-connectées ou plutôt déconnectées de la réalité, les Millenials et Gen Z apparaissent noyées dans un univers numérique omniprésent. Mais de façon surprenante, ces deux générations valorisent encore le papier !

Alors que le numérique rythme la journée des jeunes, le rapport à l’information et au divertissement pourrait changer. Selon une étude de Quadient, près de 41% des 18-34 ans (étude menée en France) préfèrent encore recevoir leurs résultats médicaux par courrier. Ces chiffres prennent le contre-pied des idées reçues, d’autant plus que les écarts avec les seniors en matière de perception du courrier se réduisent également. Ces comportements sont révélateurs : face à la sur-sollicitation informationnelle et numérique, les jeunes recherchent du tangible, du fiable et de l’authenticité. Des valeurs que le numérique ne parvient pas toujours à offrir.

A lire les auteurs de l’étude, loin d’être un effet de mode, le papier symbolise en réalité un rempart à la fatigue numérique tout autant qu’un besoin d’une communication moins éphémère et axé sur la hiérarchisation de l’information.

Le papier : marqueur d’une meilleure hiérarchisation de l’information

Si nous constatons collectivement les travers du tout numérique, il n’est pas question pour autant de basculer dans un discours qui condamne totalement son usage. Néanmoins, disons-le, près de 68 % des répondants estiment qu’il est difficile de savoir si quelque chose est important sur les canaux numériques. En d’autres termes, nous recevons tant d’informations qu’il est devenu complexe de les hiérarchiser convenablement. Des e-mails importants peuvent nous permettre d’échapper au milieu du flux continu de messages que nous accumulons quotidiennement

Le papier, et notamment le courrier, a cette particularité d’offrir une présence physique palpable, donnant du poids au message. Par sa rareté, le papier apparaît aujourd’hui comme un marqueur d’informations importantes ou sensibles, auquel on peut lui attribuer un espace de rangement pour le classer. Et au-delà de l’argument de la sécurité qui lui est rattaché, 23 % des répondants associent le courrier à une priorité identifiée. Certes, l’hégémonie du numérique n’est pas remise en question, mais certaines valeurs s’incarnent plus clairement à travers l’usage du papier.

Miser sur une communication hybride et moins impersonnelle

Acte de mariage, diplômes, acte de vente pour un achat immobilier mais aussi lettres d’amour… L’incarnation physique de ces documents marquent notre existence : par leur valeur, par le toucher et leur simple présence dans notre quotidien. L’impact émotionnel est réel, gage d’une authenticité qui manque cruellement au numérique. Ce n’est, d’ailleurs, pas un hasard si le courrier est souvent qualifié de média chaud, là où le courrier est perçu comme un média froid.

Une fois encore, il ne faut pas se tromper de débat. Il n’y a pas de choix à faire entre papier et numérique. Pourquoi ne pas miser alors sur une approche multicanale qui combine la rapidité du numérique avec la solennité d’un moyen comme le courrier ? Une perspective qui répondrait mieux aux attentes et besoins des citoyens dans un monde où le temps d’attention s’amoindrit. Pour les entreprises, procéder ainsi aurait un effet significatif sur la hiérarchisation de leurs messages et donc leur efficacité.