Un employé hybride sur trois rédige parfois des e-mails en dehors des heures de travail… mais choisit de ne les envoyer qu’en journée
Le « mindful mailing » illustre comment les employés utilisent leur flexibilité sans augmenter la pression sur leurs collègues. IWG (International Workplace Group) a enquêté sur ce phénomène.
À une époque où de plus en plus de Belges et Luxembourgeois déterminent leur propre rythme de travail, la frontière entre vie professionnelle et vie privée devient plus floue. Le « mindful mailing » illustre cette évolution : l’idée traditionnelle d’une disponibilité constante cède la place à une déconnexion consciente. C’est là une manière plus réfléchie de gérer la communication et la pression professionnelle.
Plus de la moitié (54,4%) des travailleurs hybrides belges et luxembourgeois déclarent rédiger des e-mails en dehors des heures de travail. Mais les programmer volontairement pour les envoyer pendant les heures ouvrables. Trois sur dix le font même régulièrement.
Pourquoi ? Principalement pour ne pas mettre leurs collègues sous pression à répondre immédiatement. Pour près de 30 % des répondants, c’est la motivation principale. « Le modèle de travail hybride aide les employés à trouver le bon équilibre entre productivité, collaboration et bien-être, explique Kevin Van Den Bosch, Country Manager, IWG BeLux. Mais cette flexibilité implique aussi un besoin de déconnexion. Le mindful mailing en est un bel exemple : les gens veulent pouvoir travailler à leur moment, sans imposer leurs attentes aux autres. »
La Génération Z met l’accent sur la sérénité mentale
Le « mindful mailing » séduit particulièrement les jeunes travailleurs. Dans la tranche d’âge 18-34 ans, pas moins de la moitié déclarent retarder volontairement l’envoi de leurs e-mails pour ne pas déranger leurs collègues. « Cette génération, qui représente désormais un tiers de la population active, continue de transformer l’environnement de travail avec sa priorité donnée à la sérénité mentale, l’équilibre et le respect mutuel, » ajoute Kevin Van Den Bosch.
Mais la motivation n’est pas toujours purement empathique. 10 % des répondants déclarent différer l’envoi de leurs e-mails pour ne pas passer pour des « workaholics ». De plus, 9 % affirment programmer l’envoi de leurs messages pour… ne plus recevoir de réponses hors des heures de bureau.
Pour éviter cela, Ann De Bisschop, Wellbeing Expert & Keynote speaker, conseille d’ajouter systématiquement une phrase à la signature d’e-mail qui précise que vous travaillez de manière flexible, sans attendre de réponse immédiate. Ainsi : « We work flexibly at XXX. I’m sending this message now because it suits me, but I don’t expect you to read, respond or act outside of your regular hours. » A l’entendre, « une telle phrase simple permet de clarifier les attentes mutuelles. Elle encourage le respect des horaires de chacun et favorise une gestion plus saine de la flexibilité et de la charge de travail. »