Le Bûcheron Analyste et la Mort Cyber

(Sur base des fables de Jean de la Fontaine : Le bûcheron et la mort)

Dans une grande entreprise, au sein d’un SOC embouteillé,
Travaillait un Bûcheron Analyste, solide, appliqué,
Qui tranchait chaque jour des fagots d’incidents
Que le réseau, sans cesse, produisait par centaines.

Phishing, ransomware, scans suspects,
Tentatives d’accès, fuites de données…
Chaque log semblait feu, chaque alerte menace,
Et notre Analyste, seul, courait d’étage en étage.

Les nuits de garde s’allongeaient,
Les tickets jamais ne décroissaient,
Et le Bûcheron, courbé sous la charge,
Voulait bien faire, mais perdait son courage.

Un soir, saturé de stress et de fatigue,
Il posa son clavier avec un long soupir :
— “Si seulement tout cela pouvait s’arrêter…”
Et dans ce murmure échappa un “j’en ai assez”.

La Mort Cyber, entendant cet aveu,
Apparut aussitôt, drapée de code malicieux :
Un masque de hacker, des ransomware en chaîne,
Un essaim de phishing voletant comme des frelons en peine.

— “Tu m’as appelé ?” dit-elle avec froideur.
“Que veux-tu donc ? Dois-je éteindre tes serveurs ?
Faut-il que je paralyse ton réseau,
Pour que tu n’aies plus jamais à lever le moindre drapeau ?”

Pris de panique, l’Analyste recula.
— “Ah non ! répondit-il, ce n’est pas cela.
Je voulais seulement… un peu de relais,
De temps, de renforts, pour respirer.
Aide-moi simplement à alléger ce fardeau,
Pas à détruire l’entreprise et son réseau !”

La Mort Cyber éclata d’un rire sec :
— “Je ne suis pas ton repos, mais ton échec.
Si tu ne tires pas toi-même la sonnette d’alarme,
C’est moi que tu verras, et je n’ai rien de calme.”

Elle disparut d’un souffle électrique,
Laissant l’Analyste tremblant, mais lucide.
Dès le lendemain, il parla à son équipe :
On repartit le travail, on automatisa les scripts,
On forma les métiers, on renforça la veille,
Et l’Analyste retrouva des nuits sans oreille.

Moralité :

Dans la cybersécurité comme dans tout métier, on ne triomphe pas seul.
Il faut savoir demander du soutien avant que l’incident ne s’en charge.