La technologie ouvre la voie au partage de voitures, la réponse dépendra sans doute des décisions fiscales

Partager une voiture ? C’est peut-être l’une des options les moins connues pour rendre notre mobilité plus durable. Pourtant, le covoiturage offre de nombreuses possibilités. Après tout, combien de temps les voitures restent-elles immobiles ? La technologie nécessaire pour que tout se passe bien existe en tout cas.

Le covoiturage ou l’autopartage n’est pas encore aussi populaire que les vélos partagés que l’on trouve dans des villes comme Bruxelles et Anvers. Pourtant, quelques initiatives ont déjà vu le jour. D’une part, il existe le covoiturage, où les voitures sont stationnées à des emplacements fixes, comme chez Cambio. D’autre part, il y a le « free floating », qui permet aux utilisateurs de prendre et de laisser des voitures n’importe où dans une zone déterminée.

Le covoiturage d’entreprise est une autre forme de partage de voitures qui a le vent en poupe, explique Paul Verkinderen, Sales Director International Accounts,Targa Telematics. «Certaines entreprises se rendent compte que leurs voitures restent souvent à l’arrêt. Elles peuvent les mettre à la disposition de leurs employés sous forme de voitures de service. Elles peuvent également leur donner la possibilité de réserver une voiture pour le week-end, étant donné que celle-ci n’est utilisée que pendant les heures de travail. »

Il existe également des initiatives destinées aux particuliers qui souhaitent partager leur voiture lorsqu’elle est garée devant leur domicile. Ou encore des garages qui proposent des voitures de remplacement à la location lorsqu’ils n’en ont pas besoin pour leurs clients. Le covoiturage se décline en de nombreuses formes et couleurs.

Les Néerlandais optent plus souvent pour le covoiturage

L’idée du covoiturage séduit actuellement surtout les jeunes générations. C’est une alternative intéressante à la possession d’une voiture, surtout en ville. Les citadins qui ne disposent pas d’une place de parking fixe doivent souvent chercher longtemps avant de trouver où garer leur voiture. « Nous constatons donc que de nombreux citadins renoncent à acheter une voiture et utilisent les transports en commun ou d’autres options telles que le vélo partagé. »

Pourtant, le covoiturage est encore loin derrière dans notre pays si l’on compare avec les Pays-Bas. « Nos voisins du nord sont beaucoup plus séduits par cette idée, assure Paul Verkinderen. De nombreuses familles néerlandaises n’ont pas de voiture ou tout au plus une seule devant leur porte. En Belgique, une famille moyenne en possède facilement deux ! » Le Belge et sa voiture semblent pour l’instant indissociables. Cela va-t-il changer rapidement ? Comme pour tout ce qui touche à la mobilité, la réponse dépendra sans doute des décisions fiscales. La fiscalité est également le moteur de l’électrification rapide.

Technologie sans clé

Sur le plan technologique, nous sommes déjà prêts à partager les voitures de manière flexible. Jusqu’à récemment, il existait encore quelques obstacles au covoiturage. Comment s’assurer, par exemple, que la clé parvienne au conducteur de la voiture ? Souvent, il fallait également passer par des formalités administratives avant de laisser quelqu’un prendre le volant.

« La plupart de ces tâches peuvent désormais être automatisées, continue Paul Verkinderen. De plus, la technologie sans clé permet d’ouvrir et de démarrer une voiture à l’aide d’une application sur notre smartphone. Plus besoin de remettre et de rapporter la clé. Le système vérifie si l’utilisateur correspond à la personne qui a réservé la voiture pour la période souhaitée. »

La technologie permet également aux gestionnaires de flotte d’avoir un aperçu de l’utilisation des voitures de leur parc automobile. Ils peuvent ainsi voir immédiatement quelles voitures sont souvent à l’arrêt et peuvent être prises en compte dans un système de covoiturage ou de partage de voitures. Ils peuvent ensuite proposer le covoiturage de manière efficace en donnant aux employés la possibilité de réserver une voiture disponible via une application.

« Les bases sont donc posées, il ne reste plus qu’à changer les mentalités, conclut Paul Verkinderen. Bien sûr, le covoiturage ne convient pas à tous les utilisateurs, mais il pourrait jouer un rôle important dans la mise en place d’une mobilité durable dans les années à venir. »