La cybersécurité des réseaux ne relève donc plus de l’opérationnel, mais devient un pilier stratégique à part entière

À l’occasion du World Telecommunication and Information Society Day, samedi 17 mai, Eurofiber et Check Point attirent l’attention sur la nécessité de disposer de réseaux robustes, intelligents et sécurisés comme fondement de notre société numérique

De l’IA aux applications cloud, en passant par les communications d’urgence ou les environnements de production, tout repose sur une force discrète : une connectivité sûre et pensée intelligemment Mais elle n’a jamais été autant sous pression. Selon les chercheurs de Check Point, le secteur des télécommunications a enregistré la plus forte hausse mondiale d’attaques hebdomadaires au premier trimestre 2025 : une augmentation de 94 %, soit en moyenne 2 664 attaques par organisation chaque semaine.

Les réseaux belges n’ont pas été épargnés : on y a observé une moyenne de 1 925 attaques hebdomadaires par organisation, soit une hausse de 29 % par rapport au début de 2024. La cybersécurité des réseaux ne relève donc plus de l’opérationnel, mais devient un pilier stratégique à part entière.

La connectivité, épine dorsale invisible de la croissance numérique

Alors que l’IA et le cloud deviennent omniprésents, on constate à quel point les couches physiques et essentielles qui soutiennent ces innovations reçoivent peu d’attention.

« L’autonomie numérique ne commence pas dans le cloud, mais dans le réseau qui le sous-tend, assure Hans Witdouck, CEO, Eurofiber Belgium. On parle volontiers d’IA et de transformation numérique, mais on oublie souvent que tout commence par une connectivité adaptée. Un réseau qui n’a pas été conçu avec la sécurité, la capacité, l’évolutivité et la fiabilité en tête devient rapidement le maillon faible… Un réseau ne va pas de soi, c’est un choix stratégique ! »

Des infrastructures de communication sous pression

La campagne de DDoS menée par le groupe de hackers NoName057 à l’encontre de sites gouvernementaux belges, au cours de l’automne 2024, a démontré que même les services les plus élémentaires restent vulnérables au sabotage.

De telles attaques ne causent pas nécessairement de fuites de données, mais génèrent un bruit de fond sociétal et politique. Dans un monde où les citoyens, les entreprises et les autorités sont de plus en plus dépendants des services numériques, chaque seconde d’indisponibilité a un impact réel.

Retards sur NIS2

Depuis l’entrée en vigueur de la directive européenne NIS2 en octobre 2024, les organisations sont tenues d’adapter la sécurité de leurs réseaux et de leurs systèmes d’information au niveau de la menace. Pourtant, une étude récente révèle que 66 % des organisations belges n’ont pas respecté les délais. Plus de 90 % ont signalé, au cours de l’année écoulée, au moins un incident qui aurait pu être évité grâce à des mesures conformes à NIS2.

Le Global Cybersecurity Outlook 2025 du WEF est très clair sur ces nouveaux risques. Les attaques contre des infrastructures critiques de communication -du cyberespionnage à grande échelle aux attaques contre les satellites et les câbles sous-marins- se multiplieront. Leur importance stratégique en fait des cibles privilégiées pour la surveillance et le sabotage, surtout dans un contexte de défense limitée et de tensions géopolitiques croissantes.

L’IA, une bénédiction et un risque pour les télécoms

L’IA transforme en profondeur le fonctionnement des entreprises télécom. Une enquête d’IBM menée auprès de 300 dirigeants du secteur révèle que la plupart explorent déjà des cas d’usage de l’IA générative dans plusieurs domaines. Une étude de Nvidia de 2024 indique que près de 90 % des opérateurs télécom utilisent l’IA : 48 % testent des applications IA, 41 % les déploient déjà activement. Plus de la moitié des opérateurs (53 %) estiment que l’IA leur confère un avantage concurrentiel.

« Déployer l’IA sans comprendre la sécurité ni la redondance de l’infrastructure sous-jacente, c’est construire sur du sable, déclare Lieven Van Rentergem, Security Engineer, Check PointLes réseaux modernes exigent une combinaison d’infrastructures dédiées, de surveillance active et de détection proactive des menaces – des éléments encore trop souvent considérés comme accessoires. »

De la connectivité à la continuité

En cette WTISD, Eurofiber et Check Point plaident pour une revalorisation en profondeur de l’infrastructure numérique. Les organisations belges qui investissent dès aujourd’hui dans une connectivité maîtrisée et une sécurité intégrée renforcent non seulement leur flexibilité, mais assurent aussi leur avenir.

« La force d’une économie numérique se mesure à ce que l’on ne voit pas : les réseaux sous-jacents, et le niveau de protection dont ils bénéficient », conclut Hans Witdouck.