Pour comprendre comment l’IA va transformer le travail, commencez par ces quatre questions
Invitée par Indeed, la futurologue Sinead Bovell, fondatrice de WAYE, explique comment l’IA pourrait remodeler les carrières, les compétences et le leadership HR. « Nous inventons la technologie… et la technologie réinvente notre façon de vivre avec l’IA. »
Et si… l’IA bouleversait les parcours professionnels traditionnels au profit d’une main-d’œuvre plus flexible ?
Si l’IA acquiert de nouvelles capacités tous les 18 mois, une entreprise souhaiterait-elle recruter pour un poste qui risque d’être rapidement obsolète ? Pour Sinead Bovell, les travailleurs indépendants et flexibles seront davantage intégrés au tissu économique du marché du travail. De même, la progression hiérarchique traditionnelle pourrait être remplacée par une mobilité horizontale des compétences plus fluide entre les entreprises et les missions.
Les fonctions traditionnelles pourraient perdre de leur pertinence, soutient Sinead Bovell. Un spécialiste du marketing doté d’un excellent jugement mais sans formation financière, par exemple, pourrait -grâce à l’aide analytique de l’IA- être mieux placé qu’un professionnel de la finance pour prendre des décisions d’investissement. « Ainsi, la notion de poste et d’intitulé de poste commence à s’estomper. Et nous privilégions désormais les compétences ! »
Et si… le département HR créait de nouveaux emplois en temps réel ?
L’IA aura non seulement un impact sur les profils des personnes et des systèmes gérés par les ressources humaines, mais, grâce à elle, le département HR jouera un rôle crucial dans la conception des emplois de demain.
« Vous concevrez un type d’organisation et un mode de fonctionnement totalement différent », explique Sinead Bovell. Le département HR créera des rôles sur mesure en temps réel pour répondre aux besoins d’un environnement de travail en constante évolution. « Vous serez autant un professionnel des ressources humaines qu’un créateur, un stratège, un inventeur -pensant comme une start-up et inventant littéralement des flux de travail en combinaison avec des systèmes d’IA ! »
Et si… l’IA devenait un membre essentiel de l’équipe ?
La boîte à outils du monde du travail moderne comprend smartphones, ordinateurs portables, adresses e-mail et, désormais, l’IA. Mais, contrairement aux technologies plus statiques, l’IA sera bientôt considérée comme un membre à part entière de l’équipe, estime Sinead Bovell.
Les responsables devront donc s’attendre à gérer des équipes composées à la fois d’humains et d’IA. « Toutes ces nouvelles façons de penser, de travailler et de nous organiser paraîtront radicales sur le moment. A terme, elles deviendront la norme ! »
Et si… nous nous concentrions sur le potentiel plutôt que sur les limitations actuelles ?
Les technologies émergentes déconcertent souvent ; notre réflexion est trop ancrée dans leurs échecs actuels et nous avons du mal à envisager le progrès à long terme. Prenons l’exemple de l’électricité. « Chaque école, hôpital, maison et usine est aujourd’hui alimentée par ce qui était autrefois considéré comme l’une des technologies les plus révolutionnaires. Elle a suscité de nombreux doutes. Elle a connu de nombreux cycles de surmédiatisation. Et de nombreuses bulles ont éclaté… »
Aujourd’hui, l’électricité est tellement intégrée à notre quotidien que nous la tenons pour acquise. « Les technologies à usage général deviennent l’infrastructure, continue Sinead Bovell. Nous reconstruisons nos sociétés par-dessus, puis elles s’intègrent progressivement et deviennent la norme. » Selon la futurologue, ce sera la voie que suivra l’IA.



