33 % des startups belges au stade le plus avancé de l’utilisation de l’IA, 7 % de plus que la moyenne européenne
Les startups belges aux avant-postes de l’utilisation de l’IA. PME et grandes entreprises accusent, elles, un léger retard. Une économie de l’IA à deux vitesses qui n’est pas sans risques.
Avec plus de trois entreprises adoptent l’IA toutes les 10 minutes, la Belgique se positionne parmi les leaders européens en matière d’adoption de l’IA, constate Strand Partners, à l’issue d’une étude commandée par Amazon Web Services.
Le rapport, intitulé « Unlocking Belgium’s AI Potential 2025 », met en lumière les avantages significatifs de l’IA. Parmi les faits marquants, 38 % des utilisateurs de l’IA ont tiré parti de l’IA pour lancer de nouveaux produits ou services. Et 94 % des entreprises belges signalent une augmentation de leur chiffre d’affaires grâce à l’adoption de l’IA, avec une hausse moyenne de 29 % -ce qui atteste du véritable pouvoir de l’IA sur la compétitivité des entreprises.
« La Belgique devance l’Europe avec la plus grande proportion d’entreprises -une sur quatre- qui ont adopté l’IA à ses fins les plus avancées », se félicite Danielle Gorlick, General Manager, AWS Benelux. En revanche, si le taux d’adoption est élevé, l’utilisation de l’IA doit encore être convertie en stratégies à long terme…
L’impulsion vient des startups, pionnières de la révolution de l’IA
Contrairement à de nombreuses grandes entreprises et PME qui en sont encore aux premiers stades de l’adoption, les startups belges
sont les premières à utiliser l’IA à des fins avancées et transformatrices. « Cette évolution donne naissance à une économie de l’IA à deux vitesses, note Danielle Gorlick. Les startups axées sur l’innovation prennent de l’avance, tandis que les nombreuses grandes entreprises et PME qui constituent la majorité de l’écosystème commercial belge n’en sont qu’aux premiers stades de l’adoption de l’IA. »
Les startups ne se contentent pas d’utiliser l’IA – elles construisent autour d’elle des produits et des modèles d’entreprise entièrement
nouveaux, ce qui aurait été impossible il y a quelques années seulement, analyse Stand Partners. 33 % des startups belges sont au stade le plus avancé de l’utilisation de l’IA, contre 26 % des entreprises européennes, et exploitent la technologie pour développer leurs propres systèmes d’IA ou combiner plusieurs systèmes pour des tâches complexes.
Un décalage entre startups et PME
Les startups belges sont à la pointe de l’innovation axée sur l’IA, enchaîne Danielle Gorlick. Elles tirent parti de la technologie pour créer de nouveaux modèles d’entreprise et transformer les industries. « Leur adoption et leur intégration avancées de l’IA les distinguent, stimulant l’avantage concurrentiel de la Belgique et positionnant le pays en tant que leader de la transformation numérique de l’Europe. »
En revanche, les grandes entreprises et les PME n’exploitent pas le plein potentiel de l’IA. Pour 65 % des grandes entreprises, l’adoption de l’IA reste à l’étape initiale, où elles se concentrent sur des gains progressifs, tels que l’amélioration de l’efficacité et la rationalisation des processus.
« Seules 9 % des grandes entreprises disposent d’une stratégie globale en matière d’IA et, parmi celles qui ont adopté l’IA, à peine 19 % proposent un nouveau produit ou service fondé sur l’IA, soit moins de la moitié de la proportion de startups, à savoir 40 %. »
Toutefois, les grandes entreprises qui vont au-delà de l’utilisation de base de l’IA ne lésinent pas sur les moyens : 27 % d’entre elles en sont au stade le plus avancé de l’utilisation de l’IA, soit près du double de la moyenne européenne (14 %).
Des actions fortes
La Belgique s’est démarquée sur le front de l’adoption de l’IA, en lançant le Plan flamand 2019 pour l’IA, le programme «DigitalWallonia4.ai » 2019 et, en 2022, le Plan national de convergence pour le développement de l’intelligence artificielle (IA).
Pour AWS, il faut poursuivre l’effort. Ce qui veut dire prendre des mesures pour libérer tout le potentiel de l’IA. « Un obstacle majeur reste le manque de compétences numériques : seuls 24 % des entreprises disposent d’une expertise IA avancée et 38 % déclarent avoir des difficultés à recruter des talents locaux. »
Pour maintenir cette dynamique, le rapport recommande d’investir dans une réglementation favorable à l’innovation, d’accélérer la transformation numérique dans tous les secteurs et de moderniser les services publics à l’aide de l’IA.
« Ensemble, nous pouvons rendre l’IA accessible à tous, libérer son potentiel économique et améliorer la vie des citoyens, conclut Danielle Gorlick. Nous devons aussi, collectivement, surmonter les défis liés à la réglementation, aux compétences et au manque de coordination entre les secteurs public et privé. »