Place au MaaS, la mobilité sous forme de service

Déc 9, 2019 | Latest, Mobility | 0 commentaires

Pour Pierre-André Rulmont, CDO Of The Year 2019, l’avenir des transports passe par le Mobility-as-a-Service. La STIB aux avant-postes…

«La notion de mobilité efface petit à petit le principe de transport. Cette fois, c’est le client qui se trouve au coeur et non plus le produit. Il s’agit là d’une évolution profonde, alimentée par l’augmentation et la capacité d’échange d’informations, ainsi que par de nouveaux modèles de business. Place au MaaS !»

Voici peu, Pierre-André Rulmont décrochait le titre de Chief Digital Officer of The Year au cours des CDO 2019 organisés conjointement par TOP MANAGEMENT, Luc Blyaert et Solutions Magazine.

C’est en 2013 que Pierre-André Rulmont montait dans le bus de la STIB en qualité de Vice President Information Systems, une fonction qui embrasse les missions de responsable de l’informatique de gestion et de l’informatique industrielle. Le spectre est donc large : outre l’informatique traditionnelle, il inclut notamment les systèmes de géolocalisation, les différents outils de billettique, la vidéo-surveillance et le suivi du réseau électrique. La STIB, ce sont près de 50 millions kilomètres parcourus (46,6 millions en 2018), 417,6 millions de voyages en 2018, plus de 9.000 collaborateurs…

Le voyage centré sur l’usager

«J’ai été engagé dans le cadre d’un projet de transformation digitale qui dépasse le champ d’action de la STIB, précise Pierre-André Rulmont. Il ne s’agit plus seulement de gérer le réseau et les services aux utilisateurs, mais de réfléchir à notre avenir en termes de mobilité. Ou comment améliorer l’expérience des usagers en mobilité. Et là, l’IT peut aider, vraiment aider. Ou, plus précisément, l’information. Ainsi, par exemple, la perception du temps d’attente sera fort différente selon que l’on soit informé ou pas. Cinq minutes d’attente sans information paraissent bien longues…»

Pierre-André Rulmont (STIB) : “Passons au MaaS ! Créons les building blocks, créons aussi les relations avec l’usager pour aborder cette révolution. Faisons-le nous-mêmes, ne laissons pas les GAFA s’en charger !”

C’est l’approche globale du voyage, centrée sur l’usager, qui est le moteur de cette évolution. Et celle-ci est devenue possible par l’utilisation d’une combinaison de technologies. Désormais, les gens conçoivent le transport comme un réseau intégré et comprennent l’éventail des opportunités de transport sans interruption. «Nous entrons dans l’ère de la ‘combi-mobilité’, la mobilité combinée ou mobilité multimodale, c’est-à-dire la combinaison de différents moyens de transport pour se rendre du point A au point B.»

Le concept-clé qui sous-tend le MaaS consiste à placer les utilisateurs au cœur des services de transport, en leur offrant des solutions de mobilité personnalisées en fonction de leurs besoins individuels. Cela signifie que, pour la première fois, un accès facile au mode ou service de transport le plus approprié sera inclus dans un ensemble d’options de services de déplacements flexibles pour les utilisateurs finaux.

Privilégier l’accès plutôt que la propriété

«Le secteur des transports est au seuil d’une période qui sera marquée par des changements significatifs, avec de nouvelles technologies, de nouveaux produits et des services qui changeront fondamentalement les attentes et les opportunités des usagers. De par sa position unique, la STIB se doit d’analyser ces tendances, d’identifier les besoins et de développer les nouveaux services. Mais aussi d’initier, de fédérer. C’est dans ce contexte, insiste Pierre-André Rumont, que je situe mon rôle de CDO.»

Premier principe du MaaS : privilégier l’accès plutôt que d’être propriétaire de nos moyens de transports. Pourquoi, demain, être propriétaire d’une voiture quand celle-ci pourra venir nous chercher à l’heure dite ? Le coût d’investissement d’un véhicule est énorme, surtout au vu du temps -extrêmement faible- d’utilisation… L’idée est surtout de remplacer la voiture personnelle en offrant des alternatives efficaces et compétitives, en mettant en avant la mobilité douce -par exemple combiner transports en commun et vélo.

«Créons les building blocks, créons aussi les relations avec l’usager pour aborder cette révolution. Faisons-le nous-mêmes, ne laissons pas les GAFA s’en charger ! Cela ne signifie pas tout développer tout en interne, cela signifie encore moins continuer à vivre en autarcie. Considérons ce qui existe, ce qui est disponible dans le cloud. Le monde de la mobilité change. Depuis Google Maps, il s’en est passé des choses ! Pensez aux voitures partagées, aux vélos partagés et aux différents services de trottinette. Plus les nouveaux modèles en train d’émerger. A nous, de réfléchir à ces modèles. A nous de créer des passerelles. Et donc de créer, avec certains partenaires, un véritable éco-système autour de la mobilité

Qui détient les données détient le pouvoir !

Au coeur du projet, les données. Les volumes de données disponibles sont en train de remodeler le modèle de la manière dont les entreprises commercialisent leurs produits. Avec le grand nombre de données disponibles, les entreprises peuvent désormais exploiter beaucoup d’informations et créer de nouvelles idées pour attirer les clients et leur proposer de nouveaux services. C’est précisément ce que font les GAFA, qui ont tellement de données sur leurs serveurs qu’ils peuvent se rendre incontournables. Qui détient les données détient le pouvoir !

Défi pour la STIB, la mobilité l’est aussi pour toute l’industrie des transports. Le cas de BMW et Daimler Benz, qui ont décidé de fusionner leurs projets digitaux, est révélateur. «Personnellement, j’y vois un signe : l’absolue nécessité de gagner la pari de la mobilité face à ces acteurs nouveaux qui maîtrisent davantage les données, comme les GAFA…»

Récemment, BMW et Daimler Benz présentaient Jurbey, un ensemble de services à la mobilité. Dans le descriptif sont évoquées de la location de voitures et de la géolocalisation de places de parking, de stations-service, de garages, de bornes de recharge, mais aussi des planifications d’itinéraires, de la navigation, des plans de financement par des crédits et prêts, de la souscription d’assurances. Sans y voir un modèle, le CDO of The Year considère la piste de réflexion. Ou comment, concrètement, deux constructeurs ne parlent plus de moteurs, mais de services.

Rien n’est fermé…

Pour les usagers, cela signifie des services de mobilité développés, personnalisés et intelligents; des services de transport intégrés qui fonctionnent bien. En ce sens, les solutions MaaS accompagnent les clients tout au long des étapes de leur parcours, notamment, dans leurs choix.

«C’est donc tout un éco-système à créer. Sur base de nos assets, de la politique que l’on veut mettre en place, et là je pense à la Région de Bruxelles-Capitale, et en tenant compte des autres prestataires. Rien n’est fermé, laisse entendre Pierre-André Rulmont. Travaillons sans plus attendre sur le Delivery Model !»

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