Perçu par sept cadres sur dix comme indispensable afin de booster leur carrière, le recours aux réseaux professionnels est néanmoins conçu et exploité de manière très différente par les hommes et par les femmes. Tel est le constat qui ressort d’une étude du Boston Consulting Group menée de concert avec Ipsos.

Alors que pour définir leur vision de ces réseaux, les hommes mettent davantage l’accent sur leur potentiel d’échange de services, les femmes se réfèrent essentiellement à des relations de confiance. Une vision «moins utilitariste», selon le Boston Consulting Group et qui produit un effet significatif sur la taille de ces cercles : moins inclines a y intégrer collaborateurs et clients, fournisseurs et recruteurs, les femmes finissent par comptabiliser seulement 50 contacts en moyenne, contre 72 pour leurs homologues masculins.

Mais l’écart finit par se transformer en source d’insatisfaction ultérieure accrue des femmes vis-à-vis de leur vie professionnelle, puisque moins de quatre femmes sur dix pensent disposer d’un bon réseau, contre 49% des hommes.

Comment expliquer cette approche différente mais quelque peu frustrante? La plus grande sélectivité féminine doit sans doute être mise en lien avec une conception bien plus exigeante de ces réseaux, estime-t-on chez Ipsos. Les femmes se montrent en effet bien plus disponibles que leurs homologues masculins vis-à-vis de leurs cercles : 63% ont par exemple un contact quotidien avec les collègues qui en font partie, contre 41% des hommes. Et ce même alors que la plupart des femmes disposent de moins de temps à consacrer à leur vie professionnelle que les hommes.

Le «syndrome de la bonne élève» rentre aussi en ligne de compte. Diverses études menées par Ipsos montrent que les qualités professionnelles valorisées par les femmes sont essentiellement celles d’organisation et techniques, alors que les hommes citent plus souvent leur capacité à développer leur carrière. Les entretiens qualitatifs menés montrent que les femmes donnent la priorité à la qualité de leur travail plutôt qu’à leur réseau, et que c’est éventuellement grâce à la première qu’elles développent le deuxième.

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Les femmes développent moins leurs réseaux professionnels
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Le recours aux réseaux professionnels est néanmoins conçu et exploité de manière très différente par les hommes et par les femmes.
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