Anaplan poursuit sur sa lancée. Initialement présentée comme l’«Excel killer», la société créée en 2006 à York (UK) par  Michael Gould -gérée par le Français Frédéric Laluyaux, actuel CEO- vient de lever 90 millions USD auprès de Premji Invest (actionnaire majoritaire de l’indien Wipro) en tant que principal investisseur et de Baillie Gifford, Founders Circle Capital et Harmony Partners. Plusieurs investisseurs historiques ont également participé à ce nouveau tour de table. En 2014, Anaplan avait déjà attiré 100 millions USD. La nouvelle valorisation dépasse aujourd’hui le milliard USD. Depuis sa création, la firme, qui va fêter ses dix ans cette année, a levé un montant total de 235 millions USD. Prochaine étape, si le marché le permet, son entrée en bourse. Objectif immédiat : accélérer la croissance, notamment en Europe. L’entité BeLux -pilotée par Marc Deprez- verra ses effectifs doubler, passant de 7 à 15 collaborateurs. En même temps, le groupe s’établira dans d’autres pays, notamment au Japon.

Anaplan, que l’on présente à San Francisco comme le «Salesforce de la planification des ressources en entreprises», bouscule le secteur avec ses solutions sous la forme de services plus simples et plus efficaces que les solutions traditionnelles comme les tableurs Excel ou les logiciels de planification de SAP ou Oracle. Aujourd’hui, la société revendique plus 400 clients (de Blablacar à Hewlett Packard, en passant par Axa, Groupon ou McAffee) et environ 60 000 utilisateurs dans une vingtaine de pays.

Anaplan, il est vrai, est arrivé au bon moment. Comme le note Laurent Lefouet, Managing Director EMEA, «les dirigeants d’entreprise sont coincés par l’utilisation de technologies conçues voici une trentaine d’années ou plus, à une époque où les défis n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Ils déploient Anaplan dans tous les domaines de leur activité -finances, ventes, marketing, ressources humaines, chaîne d’approvisionnement, opérations et IT. Notre solution permet de modifier radicalement la façon de planifier et d’exécuter, mais aussi de simuler des changements et d’adapter rapidement les activités.»

C’est ce qui, en Belgique, a motivé Brussels Airlines, pour qui Anaplan est apparu comme la seule plate-forme capable de gérer les données et paramètres opérationnels utilisés dans ses processus de planification : vision en temps réel de la planification et de la répartition de la production, mais aussi de la planification des coûts et des dépenses d’investissement de capital. Anaplan notamment permet à la compagnie aérienne de déterminer en temps réel la répartition du revenu par passager en fonction du numéro de vol.

Point fort d’Anaplan ? Son ouverture. Et, indirectement, son intégration. Cette année encore, une grande partie des développements -150 ingénieurs répartis entre San Francisco, Paris et Londres- sera centrée sur l’intégration. «Nous sommes en mesure de réconcilier le pipeline commercial et ses forecasts provenant d’un Salesforce par exemple, au back-office SAP qui gère la gestion de la performance globale de l’entreprise», insiste Laurent Lefouet. Pas question, cependant, de se substituer pour autant à ces solutions. Anaplan se concentre sur la planification et la modélisation. «Nous avons formalisé une plate-forme d’intégration pour connecter Anaplan, via une bibliothèque de connecteurs, à d’autres outils ETL comme Informatica, mais aussi des connecteurs natifs avec Workday.»

Alors qu’une intégration avec Google for Work est dans les tuyaux et devrait arriver début 2016, il est également possible, grâce aux sets d’API Rest, de permettre aux partenaires de créer leurs propres connecteurs. Et Anaplan d’enfoncer le clou : «Il est aujourd’hui très simple d’intégrer Anaplan dans un environnement SAP, ce n’est pas nous qui le disons mais nos clients !»

Autre aspect sur lequel Anaplan mise beaucoup : proposer à terme -ce sera l’un des principaux chantiers pour 2016- des applicatifs verticalisés pour répondre à des besoins sectoriels ciblés (assurance, banque, distribution, pharmaceutique…), le challenge étant d’intégrer pour chacun d’entre eux leurs contraintes en termes de réglementation (fiscales, juridiques, sécurité…). Ces applicatifs viendront renforcer l’AppHub, sur laquelle une centaine d’applications sont proposées en téléchargement et qui a déjà séduit deux-tiers des clients de l’éditeur. Avec cet AppHub, Anaplan a fait fort : proposer au marché la toute première communauté d’applications qui permet de découvrir, déployer et partager des applications avec des experts de la planification du secteur de ses clients : ventes, opérations, finances ou ressources humaines… Le Salesforce de la planification, disions-nous ?

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