Non seulement les utilisateurs créent un volume croissant de données, mais ils sont toujours plus nombreux. Que faire ? C’est tout l’enjeu de la COP21 qui vient de débuter à Paris. Un seul ordre de grandeur parmi une infinité : 7 milliards de smartphones seront vendus entre 2013 et 2017, a chiffré Gartner. Ce qui signifie que nous allons créer encore plus de données et, par conséquent, consommer toujours plus d’énergie pour les produire, les stocker et les traiter.

Les datacenters consomment, directement ou non, des carburants d’origine fossile dégageant des gaz à effet de serre. Ils dégagent également de la chaleur, polluant secondaire qu’il convient d’extraire et de gérer. Si hier, dans la conception des datacenters, la priorité était la proximité avec les consommateurs, elle est aujourd’hui centrée sur la facilité d’accès à de l’air froid et à de l’eau pour refroidir les installations et évacuer l’excédent de chaleur de manière… responsable.

Responsabilité, voilà le juste mot de cette COP21. La combinaison de soulèvements politiques partout dans le monde, des récentes catastrophes naturelles et des pénuries à venir éveille les consciences quant à la nécessité de maîtriser la consommation et d’améliorer l’efficacité énergétique, depuis nos voitures jusqu’aux datacenters.

La question de la responsabilité des entreprises résulte en partie de l’échec du protocole de Kyoto visant à établir un plan de lutte contre la pollution, de réduction des rejets de CO2 et contre les fluctuations de la température mondiale. Les exigences des grandes entreprises dans des domaines essentiels, tels que la recherche de produits éthiques, la réduction de l’empreinte carbone et la préservation des carburants d’origine fossile, sont le fait de directions et d’actionnaires prévoyants plutôt que d’une action intergouvernementale qui brille par son inexistence.

Tout cela nous ramène au datacenter, à la manière dont nous l’utilisons en tant qu’entreprise et à ce qui change. Manquant d’espace et confronté à des factures d’énergie constamment à la hausse, l’exploitant type du datacenter réduit déjà les coûts tout en préservant les performances. La technologie nous aide : générateurs et systèmes de refroidissement plus performants, serveurs et commutateurs réseau toujours plus efficaces, sans parler de la virtualisation qui offre d’énormes avantages, dont le principal ici est le fait qu’il n’est plus nécessaire de disposer d’une grande quantité de matériel pour garantir la disponibilité.

Reste le coût de remédiation : il est si important qu’il est généralement plus économique de repartir de zéro. Retour à la page blanche. Ne nous leurrons pas : moderniser un datacenter revient, bien souvent, à tout reconstruire.

De fait, ce qui continue de consommer de l’énergie et de produire une grande quantité de chaleur, ce sont les pièces mobiles qui se trouvent à l’extrémité de la chaîne informatique. Elles consomment généralement 30 à 50% de l’électricité et de l’espace physique d’un centre informatique. Il s’agit des disques durs.

Aujourd’hui, les baies de stockage flash les plus évoluées offrent la même capacité exploitable que les disques durs, mais avec un gain de performance de 1 000% et une consommation de seulement 10% de l’énergie. Forrester Research, qui a effectué une étude d’impact économique total en comparant une baie de stockage Pure Storage à un système à disques durs a constaté que les économies sur la consommation et le refroidissement pour une seule baie et sur une période de trois ans atteignaient 78 000 EUR !

Et ce n’est là, finalement, qu’un poste mineur en termes d’économies. Celles qui peuvent être réalisées sur les logiciels, le déploiement et l’espace requis dans les racks ne sont pas négligeables non plus.

Quand on parle de développement responsable, on peint souvent un futur glorieux que certaines technologies miracles non encore découvertes vont apporter. Peut-être serait-il bon de s’intéresser à celles qui existent déjà et commencer la transition dès maintenant ?

 

COP21… Qu’en ferons-nous ?

Constituée de députés européens, la commission de l’environnement (ENVI) de la Commission Européenne a fixé les objectifs de négociation pour l’Europe dans le cadre de la COP21 à Paris. Cette résolution a été adoptée par 55 voix pour, 5 contre avec 8 abstentions.

Très loin des objectifs préconisés par les scientifiques du monde entier, l’ENVI appelle à :

– une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030;

– un objectif d’efficacité énergétique de 40%;

– un objectif contraignant de 30% pour les énergies renouvelables;

– l’élimination progressive des émissions mondiales de carbone en 2050 ou peu après.

Pour rappel, l’Union Européenne s’est engagée à réduire, d’ici 2050, ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 80 à 95% par rapport aux niveaux de 1990. La communauté scientifique estime de son côté qu’il faut, au minimum, diviser par deux les émissions de GES d’ici 2050 pour ne pas accentuer le changement climatique actuel et par quatre pour revenir à l’état initial pré-révolution industrielle.

 

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COP21 - Point de non-retour
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